"Les Républicains" : un parti pas encore né, mais déjà ruiné
Espérons pour lui qu'il échappera au déterminisme social. "Les Républicains", nouveau parti qui s'apprête à voir le jour samedi 30, lors d'un congrès fondateur, va hériter de son aïeul UMP ses militants, ses cadres et… ses dettes. Pas encore né, le parti est en effet déjà ruiné.
Dès qu'il a repris son costume de président de la future ex-UMP, Nicolas Sarkozy, déjà bien informé de la situation catastrophique des comptes, a fait une priorité de tenter de redresser la barre. Ou du moins de desserrer l'étau. Car avec près de 75 millions d'euros de dettes, les créanciers commencent à s'inquiéter.
Les directeurs de la BNP, du Crédit Coopératif, de la Société générale et de la Banque populaire ont ainsi défilé –discrètement– au siège du parti pour des négociations tendues, a récemment révélé Europe 1. Des discussions "sous tension", assure la radio, car l'UMP a le dos au mur et doit rembourser 11 millions d'euros en mars 2016, puis 27 millions en 2017. Des échéances impossibles à honorer: "on touche 18 millions par an de l'Etat. Si on lâche 11 millions en mars, on met la clé sous la porte à l'automne", a ainsi confié un cadre du parti. Une réponse des banques est attendue "avant l'été", confirme-t-on au 238 rue de Vaugirard.
En attendant on économise. Beaucoup. Frais de personnel, de fonctionnement, de représentation, rien n'est épargné. De moins en moins de prestataires, de plus en plus de travail en interne et un contrôle accru (il faut désormais au moins deux devis pour toutes dépenses supérieures à 500 euros) sont désormais entrés dans les mœurs.
Même pour le congrès fondateur des "Républicains", le bébé de Nicolas Sarkozy, les envies de majesté ont été largement limitées par le pragmatisme des comptables. Avec un coût estimé entre 400.000 et 550.000 euros, le baptême du nouveau mouvement bâti sur les cendres de l'UMP n'aura aucune mesure avec, par exemple, le congrès de 2004. Les 80.000 personnes venues assister à l'intronisation du même Nicolas Sarkozy à la tête du parti avaient assisté à un show spectaculaire, avec écran géant et estrade monumentale. Le tout pour un coût dépassant les cinq millions d'euros. Mais ça, c'était avant.
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