Loi anti-casseurs : le député Charles de Courson la compare au régime de Vichy (vidéo)
Charles de Courson a mis en garde le gouvernement contre une dérive autoritaire et une entrave à la liberté de manifester, mercredi 30 dans le cadre du débat parlementaire sur la loi anti-casseurs. Il a dénoncé un retour sous "le régime de Vichy".
Une colère froide du pourtant si mesuré Charles de Courson. Le député UDI a vertement tancé le gouvernement en le mettant en garde contre une dérive autoritaire du pouvoir dans le cadre de la loi anti-casseurs, mercredi à l'Assemblée nationale. Un texte que l'élu de la Marne a qualifié de "pure folie".
"Mes chers collègues, l'article 2 est un monstre juridique. Ce texte est fondamentalement inconstitutionnel. C'est la dérive complète. On se croit revenu sous le régime de Vichy", a lancé Charles de Courson. Et de poursuivre: "L'autorité administrative va priver un individu de sa liberté de circulation ou de manifester au motif qu'il y a une présomption, des raisons sérieuses de penser (...) que son comportement constitue une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public". Le texte autorise en effet les préfets à interdire de manifestation des individus au motif que ceux-ci pourraient prendre part à des actions violentes, appartiendraient ou seraient en lien avec des groupuscules considérés comme violents.
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"Mais où sommes-nous, mes chers collègues? C'est la dérive complète! On se croit revenu sous le régime de Vichy! Réveillez-vous! (...) Par votre attitude, vous êtes présumés résistants, donc on vous met en taule", a tancé le député dont le père, Aymard de Courson, était dans la Résistance et dont le grand-père, Léonel de Moustier, faisait partie des quatre-vingts parlementaires (le seul apparenté à la droite) qui votent contre l'octroi des pleins pouvoirs à Philippe Pétain le 10 juillet 1940. Il fut également chef de réseau dans la Résistance jusqu'à son arrestation par le Gestapo en 1943 et sa déportation au camp de Neuengamme. Refusant le régime de faveur dont pouvaient bénéficier les parlementaires, Léonel de Moustier n'a pas survécu à la libération du camp
La mise en garde de @C_DeCourson contre la #LoiAntiCasseurs : "C'est la dérive complète ! On se croit revenu sous le régime de #Vichy ! Réveillez-vous ! C'est une pure folie de voter ce texte !". #Manifestation #GiletsJaunes #DirectAN pic.twitter.com/lhhT0lpcdZ
— LCP (@LCP) 30 janvier 2019
"Le jour où vous aurez un autre gouvernement, vous verrez! Le jour où vous serez dans l'opposition, avec une droite extrême au pouvoir, vous verrez mes chers collègues!", a-t-il conclu sous les protestations de la majorité.
Le baroud d'honneur de Charles de Courson contre cette loi n'aura toutefois pas suffi à convaincre ses collègues députés. Le texte a été adopté par l'Assemblée nationale. Aux critiques émises par l'opposition, Christophe Castaner a opposé une proposition de loi qu'il "ne faut pas caricaturer". "En aucun cas, il ne s'agit d'autre chose que de garantir le droit de manifester", a-t-il estimé.
Voir:
"Gilets jaunes": le gouvernement veut une nouvelle loi "anti-casseurs"
Castaner promet plus de "transparence" sur l'utilisation des LBD
"Gilets jaunes": "Nous serons intraitables" face aux "casseurs" dit Philippe
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