Loi asile et immigration : Ferrand menace les députés LREM "frondeurs"
De la mise au point, Richard Ferrand est passé à la menace. Face à la fronde d'une partie des députés de la majorité au sujet du projet de loi asile et immigration, le chef du groupe LREM à l'Assemblée nationale a haussé le ton, allant même jusqu'à mettre en garde certains "frondeurs" de conséquences importantes s'ils persistaient dans leur opposition, brandissant la menace de l'expulsion.
Mardi 10, lors d'une réunion matinale avec les députés de son groupe, il a tenté d'imposer son autotité. "Liberté dans le débat, mais unité dans le vote. Le groupe est aussi une démocratie qui vit par la majorité... Quand on n’a pas réussi à convaincre en réunion de groupe, on n’a pas réussi", a-t-il lancé, en appelant les contestataires à se rallier à la position du groupe. "Quand on n’a pas réussi à convaincre le groupe, on n’a pas réussi. Si certains préfèrent devenir auto-entrepreneurs, c’est le statut de non-inscrit" à un groupe à l’Assemblée, a-t-il menacé. Et de prévenir: "On ne fait jamais d’omelettes sans casser des œufs, et s’il faut casser des œufs, je le ferai!".
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Un discours martial et menaçant qui semble n'avoir pas beaucoup plu au sein de la majorité. "Je n’étais pas à la réunion de groupe de mardi matin, mais des collègues me l’ont racontée les larmes aux yeux", a confié à Mediapart la députée Martine Wonner, opposée au projet de loi.
Et d'ajouter: "Ces pressions sont inimaginables. Ce n’est pas l’ADN d’En Marche!, ce n’est pas pour ça qu’on s’est mis à faire de la politique. On est suffisamment légitimes pour savoir ce qu’on doit faire, on ne va pas se sentir coupables d’avoir un avis un peu différent, c’est parfaitement normal dans un groupe de 300 députés! De toute ma vie professionnelle, je n’ai jamais été maltraitée comme ça".
"Il n'y a pas de frondeurs" dans les rangs de la majorité présidentielle concernant le projet de loi asile et immigration, seulement "des sensibilités" qui s'expriment, avait expliqué en mars Richard Ferrand. Le discours semble avoir bien changé depuis avec la présentation du projet de loi asile et immigration. Une partie des députés LREM bataille en effet pour adoucir le texte qu’ils jugent trop ferme à l’égard des demandeurs d’asile. Une quinzaine de macronistes ont ainsi défendu de nombreux amendements opposés à un texte dont ils estiment qu’il manque "d’humanité".
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