Loi Macron : Manuel Valls s'apprête à réengager le 49-3, l'opposition prépare une motion ce censure
Alors que l’opposition et les frondeurs du PS qualifient à tour de bras l’utilisation du 49.3 par le gouvernement d’"abus de faiblesse", Manuel Valls va à nouveau engager ce mardi sa responsabilité pour permettre l’adoption sans vote en nouvelle lecture du projet de loi Macron. Dans le même temps, François Hollande a annoncé sa volonté de voir la loi adoptée d’ici au 14 juillet.
"La loi Macron va libérer davantage notre économie, donner un coup de jeune à nos entreprises. C’est la raison pour laquelle il faut qu’elle s’applique vite. C’est la raison pour laquelle j’engagerai l’article 49-3 de la Constitution, j’engagerai ma responsabilité comme je l’avais déjà fait sur ce texte", a déclaré ce matin le Premier ministre à la presse, interrompant ainsi dès le premier jour des débats qui devaient commencer dans la soirée et durer jusqu'au 24 juin avec l'examen de près de 400 articles et plus de 1.000 amendements.
Répondant à ses détracteurs, Manuel Valls a également tenu à assuré que le fait d’utiliser l’article 49-3 n’était pas un "acte d’autorité" mais un "acte d’efficacité sur l’autorité française". " Il faut aller vite, il faut réformer, c’est ce qu’attendent les Français et moi je suis à l’écoute et à l’attente de me compatriotes", a-t-il ainsi justifié.
Ces déclarations ont provoqué l’ire des députés socialistes frondeurs. "Ce n'est pas la marque des forts de ne pas débattre. (...) C'est un aveu de faiblesse", a notamment lancé l'ancien ministre socialiste Benoît Hamon ce matin sur iTELE tandis que Gérard Filoche, autre socialiste frondeur, dénonçait "un coup de force contre la gauche" sur Twitter.
L’opposition quant à elle compte à nouveau déposer une motion de censure, comme elle l’avait déjà fait en février quand le gouvernement avait fait passer en force la loi Macron en première lecture à l’Assemblée nationale. "Je ne vois pas comment nous pourrions faire autrement. C'est un mépris absolu du Parlement!", a en effet annoncé Philippe Vigier, le patron du groupe UDI, à l’Obs. Les Républicains devraient également s’engager dans cette voie.
Mais si les deux partis comptent suffisament de parlementaires dans leurs rangs pour déposer une motion de censure, ils devraient toutefois, comme il y a quatre mois, manquer de voix pour réussir à renverser le gouvernement. Car il leur faudrait pour se faire arriver à convaincre la majorité des députés. Affaire à suivre…
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.