Loi Travail : le régime "dérogatoire" sur les heures sup' des routiers restera inchangé, assure Vidalies
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a promis aux routiers que le projet de loi Travail ne modifierait pas leur régime "dérogatoire" sur les heures supplémentaires, qui ne pourront pas être majorées de moins de 25%, dans un courrier aux syndicats dont l'AFP a obtenu copie samedi. "Il apparaît que dans le transport routier, le régime de durée du travail et ses conditions de rémunération repose sur des textes spécifiques" et "ce dispositif réglementaire, dérogatoire, n'est pas modifié par le projet de loi Travail", a écrit M. Vidalies dans sa lettre adressée vendredi 20.
Le gouvernement va "expertiser s'il est nécessaire de procéder à des ajustements du décret" encadrant le temps de travail des routiers "afin de clarifier le débat et d'éviter les interprétations qui pourraient donner matière à contestation", précise-t-il. "Le gouvernement lâche sur les heures supplémentaires", se sont félicitées la CGT et FO, saluant dans un communiqué commun une "très bonne nouvelle pour la profession qui souffre". "La négociation entreprise par entreprise, et donc l'inversement (sic) de la hiérarchie des normes, n'est pas applicable pour les routiers", se sont-ils réjouis.
Les deux syndicats appellent néanmoins à poursuivre le mouvement pour le retrait du projet de loi. "Les actions ne doivent pas s'arrêter, d'autres dispositifs prévus dans la loi sont à combattre, entre autres les heures de nuit", ont-ils fait valoir. Les routiers organisent, depuis le début de la semaine, des blocages de sites et des barrages filtrants. Ils ont levé le pied durant le weekend, mais le numéro un de la CGT-Transports, Jérôme Vérité, les a invités à "remettre un coup à partir de lundi".
Si la réforme défendue par la ministre du Travail Myriam El Khomri entre en vigueur, les branches professionnelles ne pourront plus empêcher les entreprises d'abaisser, par accord majoritaire, le taux de majoration des heures supplémentaires de 25% à 10%. Cette mesure faisait redouter aux routiers une "baisse drastique" de leur rémunération.
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