Loi Travail : les organisations de jeunesse reçues par le gouvernement
Les organisations de jeunesse, dont l'Unef, qui a appelé à maintenir la mobilisation contre la loi Travail, ont exigé ce mercredi 6 du gouvernement des mesures concrètes pour lutter contre la "précarité des jeunes". Il est "très important que les jeunes restent mobilisés", notamment lors de la manifestation "déterminante" prévue samedi avec les syndicats de salariés, a déclaré à la presse William Martinet, président de l'Unef, syndicat étudiant à la pointe de la contestation contre la loi Travail.
Car "le désaccord persiste" sur ce projet de réforme du Code du travail, malgré "un cadre de dialogue qui, on l'espère, permettra de faire bouger les choses en positif", a-t-il dit après sa rencontre avec les ministres de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, son collègue chargé de la Jeunesse Patrick Kanner et Myriam El Khomri, l'auteure du projet contesté.
Arrivé à la rencontre avec "des contre-propositions", William Martinet estime avoir été "écouté". Comme d'autres organisations, l'Unef est venue réclamer des mesures concrètes en faveur des jeunes. Le syndicat étudiant demande ainsi l'"accès à un emploi stable" et "aux droits sociaux". Le RSA n'étant pas accessible aux moins de 25 ans, l'Unef plaide aussi pour que les bourses étudiantes continuent à être versées entre la fin du diplôme et l'accès à la vie professionnelle. Le syndicat veut également une augmentation du nombre de places de formation professionnelle et milite pour améliorer les conditions de vie et de travail des apprentis.
Reçu à son tour, Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), deuxième organisation étudiante qui ne s'oppose pas, elle, à la nouvelle mouture de la loi Travail, a plaidé pour "une allocation d'un niveau équivalent au RSA" versée aux jeunes diplômés jusqu'au premier emploi. La Fage a par ailleurs demandé pour la prochaine rentrée universitaire "un geste sur les bourses, notamment les bourses d'un niveau inférieur", la non-augmentation "des frais d'inscription" et des "mesures sur le logement, la garantie locative pour tous les jeunes et l'encadrement des loyers".
Plus tard dans l'après-midi, ce sera au tour des organisations lycéennes (SGL, UNL et Fidl) de rencontrer les ministres. En attendant, entrée dans sa 5e semaine, la mobilisation pour demander le retrait de la réforme continue. Une intersyndicale réunissant les organisations de travailleurs opposées à la loi (CGT, FO, FSU, Solidaires), étudiants (Unef) et lycéens (UNL, Fidl) doit se tenir mercredi soir pour préciser les modalités de la nouvelle manifestation de samedi. Parallèlement, le mouvement "Nuit debout", qui se veut citoyen, se poursuit chaque soir place de la République à Paris et a commencé à s'étendre à plusieurs villes de province.
Du côté du gouvernement, on rappelle que le projet de loi est déjà à l'étude en commission à l'Assemblée nationale. Est-il trop tard pour éteindre la contestation ou bien des avancées sur d'autres dossiers pourraient-elles calmer le jeu? Il faut "apporter une aide financière pour accompagner les jeunes diplômés dans la recherche d'un premier emploi", a répondu la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem à l'issue des premières rencontres, qu'elle a jugées "constructives et agréables". "La question de la précarité des jeunes dépasse le seul cadre de la loi Travail", il faut "répondre aux difficultés" des jeunes qui n'ont "aucun filet de sécurité" entre la fin de leurs études et leur premier emploi, a-t-elle ajouté.
Aux côtés de ses homologues du Travail et de la Jeunesse, la ministre de l'Education s'est engagée à travailler sur ces propositions pour "proposer des mesures concrètes" au Premier ministre, qui doit rencontrer prochainement les organisations de jeunesse. Reste à savoir si dans un contexte de crise économique et de restriction budgétaire, l'Etat pourra disposer d'une enveloppe suffisante pour financer ces mesures.
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