Loi Travail : mécontente, l'Unef appelle à "amplifier" la contestation

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 11 mars 2016 - 15:08
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William Martinet, le président de l'Unef.
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"Le désaccord de fond reste entier", a critiqué William Martinet, président de l'Unef.
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L'Unef est ressortie mécontente ce vendredi de son entretien avec Manuel Valls sur la loi Travail, appelant à poursuivre le mouvement de contestation. La Fage, deuxième syndicat étudiant, a considéré que "la porte n'est pas fermée".

Après les syndicats et le patronat, Manuel Valls a reçu vendredi les organisations étudiantes et lycéennes pour poursuivre son opération de déminage sur le projet de loi Travail, l'Unef ressortant mécontente, au point d'appeler à "amplifier" le mouvement de contestation.

"Le désaccord de fond reste entier. Ce que nous explique le Premier ministre, c'est qu'on peut discuter de tout, mais pas de la loi Travail (...) On nous a renvoyés à des discussions annexes", a critiqué William Martinet, le président du premier syndicat étudiant, confirmant la "journée d'action" du 17 mars et l'appel à la grève à la manifestation, commun notamment avec FO et la CGT, le 31.

"La conclusion qu'on tire de ce rendez-vous, c'est d'appeler les étudiants à amplifier la mobilisation qui est en cours actuellement dans les universités", a-t-il lancé, en estimant que "les lignes politiques commenc(ai)ent à évoluer".

Egalement reçue, la Fage, deuxième syndicat étudiant en voix légèrement derrière l'Unef, attend elle de voir les décisions attendues lundi pour se prononcer. "La porte n'est pas fermée", a jugé son président Alexandre Leroy, tout en menaçant de rejoindre les journées de mobilisation des 17 et 31 s'il n'était pas entendu lundi.

A la veille d'un week-end de difficiles arbitrages pour le tandem Hollande-Valls, l'Unef, la Fage ainsi que trois organisations lycéennes (Fidl, UNL et SGL) étaient reçues vendredi par le Premier ministre et les ministres Myriam El Khomri (Travail) et Emmanuel Macron (Economie).

Cette invitation, décidée par le président Hollande, avait été annoncée au lendemain des manifestations contre le projet de révision du droit du travail qui ont rassemblé entre 240.000 et 500.000 personnes à Paris et dans plusieurs villes, la plus forte mobilisation depuis les défilés contre le mariage homosexuel.

Malgré les appels au retrait complet du texte, portés également par la CGT et FO, François Hollande a réitéré jeudi la position de l'exécutif: il y aura "forcément" des "corrections à établir", a-t-il promis, mais pas de retrait du texte, sans doute la dernière grande réforme du quinquennat.

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a pour sa part accusé l'Unef de "faussement politiser" le mouvement. Mais le parti au pouvoir est lui-même très divisé, avec des parlementaires qui menacent de s'y opposer et un Mouvement des jeunes socialistes (MJS) très remonté.

C'est la première fois qu'un gouvernement de gauche doit lancer une concertation avec des organisations de jeunesse depuis le mouvement lycéen de 1990, reçu par François Mitterrand à l'Elysée.

Ce dernier round de consultations achève la phase d'écoute, finalement la plus facile de la manœuvre gouvernementale sur le projet de réforme du droit du travail, dont l'arrivée en Conseil des ministres a été reportée au 24 mars.

L'exécutif doit désormais décider. Et ce d'ici lundi après-midi, moment où il retrouvera tous ensemble syndicats et patronat (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC et Unsa côté syndical, Medef, CGPME et UPA côté patronal).

Renforcer le compte personnel d'activité, le principal volet favorable aux salariés dans le texte? Probable, même si le Medef et la CGPME sont réticents. Mais pas suffisant pour convaincre les syndicats.

Une nouvelle surtaxe sur les CDD, qui existe déjà depuis un accord de 2013? Elle relève des négociations sur l'assurance-chômage entre les partenaires sociaux, et pas directement du gouvernement. Et ces négociations doivent durer jusqu'en juin. La Fage a elle réclamé vendredi un "droit universel à la formation".

Le principal obstacle à lever pour l'exécutif est du côté de la CFDT, au risque de n'avoir aucun des trois grands syndicats dans son camp. Son secrétaire général Laurent Berger a fait du retrait de la barémisation des indemnités prud'homales, une "condition sine qua non".

"Le risque c'est de perdre les syndicats réformistes. Là, vous touchez au modèle français, il faut veiller à trouver le point d'équilibre par la méthode. Si vous échouez, il n'y a plus de réforme", prévient un ministre.

Lundi soir, Manuel Valls tentera aussi de convaincre à nouveau les parlementaires PS. "Comme d'habitude, ce sera une loi pour rien, elle sera dévitalisée, ce sera un faux-semblant de loi", a pronostiqué le patron des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau.

 

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