Loi Travail : pour Bruno Le Roux (PS), le texte est à "l'équilibre parfait"
Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a estimé jeudi que le projet de loi travail avait atteint "l'équilibre parfait" avec les amendements gouvernementaux dévoilés mercredi, mais a prévenu qu'il n'écartait pas le recours au 49-3.
"Je pense que nous sommes arrivés aujourd'hui à un point où pour garder le soutien des syndicats réformistes (...), nous avons atteint l'équilibre parfait", a-t-il souligné sur LCI.
"Si on peut l'éviter (le recours à l'article 49-3, NDLR), évitons-le, mais n'ayons aucune crainte, c'est un outil qui appartient à notre constitution", a-t-il ajouté.
A l'étude jeudi à l'Assemblée nationale en commission, le texte avait été voté mardi au Sénat dans une version plus libérale.
Le gouvernement a fait mercredi deux concessions aux syndicats et aux frondeurs socialistes en annonçant "de nouveaux amendements" visant à "réaffirmer le rôle de la branche". Mais les amendements ont été jugés insuffisants par plusieurs élus car ils ne règlent pas "le cœur de la contestation". Si "Manuel Valls recule petit à petit", on est "encore très loin du compte", a jugé Philippe Martinez (CGT).
L'article 2 qui cristallise les tensions "sera maintenu dans sa rédaction actuelle", a dit le chef de l'Etat aux Echos en prévenant les députés que, faute de majorité, "il sera de nouveau recouru à l'article 49-3" de la Constitution, qui permet d'adopter un texte sans vote, comme en première lecture.
Interrogé sur LCP, le député Pascal Cherki, opposé au projet de loi, a jugé un compromis "possible si le président de la République le souhaite".
"Dans les annonces qu'a faites hier Myriam El Khomri, il y a quand même le fait de dire que tout d'un coup on redonne de l'importance aux branches pour une partie des choses. Ca veut dire que sur la philosophie du projet, qui était +mort à la branche+, le gouvernement est revenu en arrière", a-t-il déclaré.
Mais "il reste un problème central": "la question du temps de travail" et notamment de la rémunération des heures supplémentaires, car "c'est la question, oui ou non, de la généralisation du dumping social". "Je ne peux pas être un député socialiste qui approuvera une loi qui permettra la baisse du pouvoir d'achat", a-t-il dit.
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