Loi Travail : Valls recadre Sapin sur l'article 2
"On ne touchera pas à l'article 2", a déclaré sur RMC le chef du gouvernement. "Il est hors de question de changer le cadre", a-t-il insisté, tout en reconnaissant qu'il pouvait "toujours y avoir des modifications, des améliorations" apportées au projet de loi.
Interrogé quelques minutes plus tôt sur LCP, Michel Sapin avait jugé jeudi qu'il fallait "peut-être" toucher à cet article, portant sur l'articulation entre accords de branche et accords d'entreprise, tout en écartant tout "remise en cause des principes" essentiels du projet de réforme.
"Il faut regarder tout cela dans le détail", et "en finesse", avait-il poursuivi. Mais "il n'y aura pas de remise en cause des principes qui sont dans la loi, parce que ça reviendrait" à le retirer, a-t-il souligné, avant de fustiger l'attitude des syndicats hostiles au texte.
"Il y a une minorité, tout particulièrement la CGT, qui a décidé de faire de sujet (...) une question de principe. Quand on est dans une question de principe, il n'y a aucune raison de céder", a-t-il estimé. "Ca consisterait à dire on abandonne la réforme soutenue par une majorité d'organisations syndicales", a insisté M. Sapin.
"Ceux qui aujourd'hui bloquent des rafineries ou des dépôts ne font dans la finesse", a-t-il estimé. "Ca n'est pas comme ça qu'on doit dialoguer", a ajouté M. Sapin, appelant la CGT à "se ressaisir".
La question d'une éventuelle évolution de l'article de 2 du projet de loi avait déjà donné lieu mercredi à un couac entre le gouvernement et le président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux, qui s'était lui aussi dit ouvert à une évolution sur ce point, avant d'être recadré par le gouvernement.
"Je suis toujours ouvert quand il faut améliorer tel ou tel aspect", a assuré jeudi Manuel Valls. "Mais en revanche sur les grandes lignes du texte, l'article 2 c'est-à-dire la négociation dans l'entreprise, la garantie jeunes, les nouveaux droits pour les salariés, la lutte contre le détachement illégal, ce que nous faisons pour les jeunes, ça il n'est pas question d'y toucher", a-t-il affirmé.
Ces déclarations interviennent alors qu'une nouvelle journée de mobilisation, la huitième depuis mars, est prévue à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL. Une neuvième est déjà programmée le 14 juin, avec un rassemblement unique à Paris.
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