Macron fait un pas de plus vers 2017, Valls tonne

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 juillet 2016 - 22:02
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Emmanuel Macron Manuel Valls
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"Il est tant que tout cela s'arrête", a déclaré Manuel Valls a propos du meeting de son ministre de l'Economie.
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A quelques heures du premier meeting d'Emmanuel Macron pour son mouvement "En Marche!", Manuel Valls a haussé le ton devant les caméras, montrant son agacement face aux intentions encore incertaines du ministre de l'Economie pour 2017.

A deux jours de l'allocution de François Hollande le 14 juillet et à neuf mois de la présidentielle, Emmanuel Macron réunit ce mardi 12 à Paris son mouvement politique "En Marche!", un premier grand meeting du ministre, qui suscite l'agacement profond de Manuel Valls.

Peut-on être ministre et présider de tels meetings? "Il est tant que tout cela s'arrête", a lâché le Premier ministre face caméra en arrivant au Sénat mardi après-midi, dans une petite phrase explosive.

M. Valls s'était jusque-là gardé dans l'espace public de critiquer aussi ouvertement son ministre de l'Economie de 38 ans, malgré un premier "savon" délivré en public, mais hors micro sur les bancs de l'Assemblée nationale en mai.

Faire des meetings, "j'ai le sentiment que c'est le cas de pas mal de monde en ce moment", s'est pour sa part défendu mardi le colocataire de Bercy, allusion ironique aux réunions publiques organisées récemment par... Manuel Valls.

Trois mois après le lancement de son mouvement "transpartisan", qui reprend ses initiales, Emmanuel Macron laisse savamment planer le doute sur ses intentions pour 2017, dans une posture de quasi-candidat qui mélange l'habileté et l'ambiguïté.

Selon son entourage, pas de déclaration de candidature à attendre à partir de 20h à la Mutualité, ni même de sortie du gouvernement comme l'ont évoqué des médias : il n'y aura "pas d'annonce personnelle".

La méthode et le calendrier restent inchangés : le "diagnostic" et une opération de porte à porte jusqu'à la fin de l'été, les "propositions" en octobre, puis les "questions de personnes", selon un proche du colocataire de Bercy.

Organisé dans une salle de 1.800 places qui s'annonce "pleine à craquer" selon les organisateurs, le rassemblement apparaît aussi comme une tentative de relance, alors que la trajectoire ascendante de M. Macron a connu ses premiers "couacs" ces dernières semaines (affaire du "costard", jets d’œufs, démêlés autour de son ISF...)

Un député Les Républicains, Georges Fenech, vient d'ailleurs de saisir ce mardi la Commission des comptes de campagne pour "éclaircir" des informations de presse sur une levée de fonds d'En Marche! à Londres.

"On a beaucoup entendu qu'il était seul, que c'était une aventure solitaire, je pense que ce soir ça va être la démonstration du contraire", souligne Benjamin Griveaux, un ancien strauss-kahnien qui fait désormais partie de la jeune garde de M. Macron.

Ce meeting sera aussi l'occasion pour l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, qui n'a pas sa carte au PS, de faire ses armes dans un exercice relativement inédit pour lui.

M. Macron "entre en campagne. Parce qu'il pense que les forces progressistes ont besoin de lui. Macron est utile à tout le monde", a expliqué la semaine dernière le maire PS de Lyon Gérard Collomb, en annonçant d'autres meetings au cours de l'été.

Une trentaine de parlementaires sont annoncés, parmi lesquels le sénateur François Patriat, les députés Richard Ferrand, Arnaud Leroy, Stéphane Travert et Corinne Erhel, Christophe Castaner, tous socialistes.

"Il n'y a pas beaucoup de mouvements aujourd'hui qui remplissent la Mutualité, quand je vois que +Hé oh la gauche+ (mouvement de soutien à François Hollande animé par Stéphane Le Foll, NDLR) a du mal à rassembler 200 personnes...", moque un macronien.

Le positionnement "un pied dedans, un pied dehors" du ministre a toutefois pu désarçonner ses soutiens, dont certains ne poursuivront pas l'aventure "En marche!" s'il s'agit in fine de soutenir le président sortant François Hollande.

Une manœuvre régulièrement démentie par le ministre de l'Économie, alors qu'a encore surgi ces derniers jours dans la presse l'idée d'un "ticket" avec François Hollande.

Julien Dray, un proche du chef de l'État, qui avait favorisé l'éclosion politique d'Emmanuel Macron avant de prendre ses distances, a "pris le pari" mardi que le ministre ne serait pas candidat et qu'il serait aux côtés de François Hollande en 2017.

Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien publié mardi, 36% des Français souhaitent que l'ex-protégé du président se présente (30% chez les sympathisants de gauche, 53% de droite) contre 14% pour le président Hollande et 26% pour Manuel Valls.

 

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