Macron poursuit sa campagne à New York et veut se différencier de Valls
Le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron a présenté lundi à New York son projet pour "rassembler les Français", cherchant à se différencier en douceur de Manuel Valls, désormais également candidat.
L'ex-ministre de l'Economie de François Hollande, à 38 ans le plus jeune des candidats, est à New York depuis dimanche pour son premier déplacement à l'étranger depuis l'annonce de sa candidature.
Interrogé sur la candidature à la primaire de gauche du Premier ministre Manuel Valls, M. Macron a répété qu'il se refusait lui à participer à cette primaire pour ne pas "se retrouver coincé par l'organisation actuelle des partis".
Tout en soulignant vouloir rester "bienveillant" avec ses adversaires, il a souligné qu'il n'avait "jamais, pour (sa) part, dit qu'il y avait deux gauches irréconciliables".
"Mon but est de rassembler les Français autour d'un projet commun", a-t-il dit, "qu'ils soient qui de gauche, qui du centre, qui de droite, qui de la société civile, et qui ne se reconnaissent pas dans le jeu politique actuel".
"Si je n'avais pas eu de désaccords, que j'ai assumés dès le début, pour réformer davantage sur le champ économique et social, pour avoir une autre réponse aux attentats, en m'opposant à la déchéance de la nationalité, et en promouvant une politique européenne plus ambitieuse, je n'aurais pas quitté le gouvernement ni créé le mouvement +En Marche+", a-t-il ajouté.
Dix jours après la sortie de son livre "Révolution", la visite de M. Macron à New York a aussi été l'occasion de présenter son projet à la communauté française - environ 50.000 électeurs à New York - et de solliciter des fonds pour sa plateforme de financement participatif.
Puisqu'il ne compte pas d'élus, le mouvement "En Marche" dépend uniquement de financements privés, plafonnés à 7.500 euros par personne, a-t-il rappelé.
Il a assuré être "très confiant" sur cette partie de sa campagne, avec "largement plus" de 10.000 donateurs à ce stade, même s'il n'a donné aucun montant précis.
Malgré l'arrivée prochaine à la Maison Blanche de Donald Trump, qui rend l'évolution de la politique américaine très imprévisible, il a défendu l'importance des liens transatlantiques face à la Chine et à la Russie, devant des étudiants de l'université Columbia.
Il a décliné devant eux, dans un anglais très fluide, les domaines dans lesquels il veut coopérer en priorité avec Washington: lutte contre le réchauffement climatique, contre l'extrémisme islamiste ou contrôle des mutations engendrées par l'économie numérique pour "ne pas perdre toutes les classes moyennes" dans cette nouvelle étape de la mondialisation.
Il a indiqué que s'il ne pouvait, dans la période de transition que vivent actuellement les Etats-Unis, prendre contact directement avec l'équipe Trump, il le ferait dès la transition terminée.
Alors que progressent en Europe les courants populistes et anti-establishment, lui qui est sorti des meilleures écoles françaises n'a pas répondu "non" à un étudiant qui lui demandait s'il était lui aussi un candidat "anti-establishment".
"C'est la réaction de l'establishment qui le dira probablement", a-t-il déclaré. "Le fait qu'ils aient d'abord essayé de me tuer, puis de me mettre dans une case, à droite ou à gauche, semble signifier qu'il y a quelque chose d'anti-establishment dans notre approche".
Manuel Valls a démissionné de son poste de Premier ministre. Bernard Cazeneuve le remplace. Suivez la situation en direct sur FranceSoir.fr: ici.
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