Macron recadre ses ministres : pas de rétablissement de l'ISF malgré la demande des gilets jaunes
C'est une information dévoilée par le journal Les Echos qui confirme la rigidité de la position du président de la République Emmanuel Macron sur la question de l'Impôt de solidarité sur la fortune. Selon le quotidien économique, le chef de l'Etat a "recadré" certains membres du gouvernement en marge du conseil des ministres sur un point clair et sans ambigüité: il est hors de question de rétablir l'ISF, malgré la revendication des gilets jaunes qui voient la mesure comme symbolique d'un "président des riches" indifférent à leur sort.
"Nous ne détricoterons rien de ce qui a été fait depuis dix-huit mois" aurait ainsi lancé Emmanuel Macron lors d'un conseil des ministres ce mercredi 5 que l'on imagine largement monopolisé par la question du mouvement qui secoue la France depuis le 17 novembre.
Dans le collimateur de ce recadrage, la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa qui dans un communiqué officiel a annoncé: "Nous allons évaluer la transformation de l'ISF en IFI" (impôt sur la fortune immobilière), et "si l'évaluation montre que des capitaux ne sont pas suffisamment injectés dans l'économie française, je proposerai de rétablir l'ISF". Elle précise bien qu'elle émet une "position personnelle" mais qu'il s'agit aussi de "la position officielle du gouvernement".
Ce mercredi 5, Benjamin Griveaux le porte-parole du gouvernement a démenti sur l'antenne de RTL expliquant que "ce sujet-là n'est pas sur la table" tout en laissant entrouverte la porte d'une évolution: "Si quelque chose ne marche pas, on n'est pas idiot, on va le changer". La députée LREM Amélie de Montchalin est d'ailleurs chargée d'évaluer la pertinence de la réforme fiscale qui a supprimé l'ISF pour le remplacer par un nouvel impôt, l'IFI, frappant uniquement le patrimoine immobilier.
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Mais pour le président de la République, les hésitations ne sont pas de mise, opposant donc une fin de non-recevoir à tous ceux dans le gouvernement –et sans doute à la majorité– qui envisageraient de revenir sur la disparition d'un impôt qui frappait les particuliers dont la fortune dépassait 1,3 million d'euros.
Certains gilets jaunes ont fait de cette mesure un symbole, mettant en perspective cette "générosité" fiscale alors que le gouvernement restait sourd à leurs revendications sur la taxe sur l'essence. Après plus de deux semaines de manifestations ponctuées d'émeutes, Edouard Philippe a annoncé un "moratoire" de six mois sur cet impôt, un geste visiblement insuffisant pour calmer la colère des gilets jaunes qui appellent à une nouvelle manifestation à paris samedi 8.
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Schiappa se dit prête à "proposer de rétablir l'ISF" après l'évaluation du dispositif
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