Macron se met "En Marche !", confirmant son ambition politique pour la presse
Le lancement par Emmanuel Macron de son propre mouvement politique "En Marche!", confirme son ambition politique a estimé jeudi 7 la presse qui rappelle que d'autres avant lui ont déjà essayé, le "ni droite ni à gauche", la devise du mouvement du ministre de l'Economie.
"Macron sème ses cailloux", assure Laurent Joffrin, dans Libération qui titre en Une, comme souvent avec ironie: "Macron lance sa boîte de l'égo".
"En créant son mouvement, le chouchou de la gauche sème des petits cailloux, en vue du chemin national qui s’ouvre", persifle de son côté Yann Marec, du Midi Libre.
"À 38 ans, le ministre de l’Économie a le temps pour lui", reconnaît Stéphane Siret, de Paris-Normandie, "et 2017 n’est probablement pas dans son tempo immédiat. Ce sera pour la suite, 2022".
Dominique Garraud, de la Charente Libre, partage la même opinion: "sa montée en puissance politique vise à officialiser sa concurrence future avec Manuel Valls, à l’échéance 2022".
"Emmanuel Macron a bien l’Élysée à l’horizon", confirme Hervé Chabaud (L'Union/L'Ardennais). Le ministre de l'Economie: "prend date pour l'avenir", relève Jean Levallois (La Presse de la Manche). "Son ambition éclate", martèle Didier Rose (Dernières Nouvelles d'Alsace).
Pour Thomas Wieder, en page intérieure du Monde, "Emmanuel Macron a tombé le masque: oui, le ministre de l'économie se verrait bien, un jour, président de la République."
"Fort bien…", lance Laurent Joffrin avant de souligner que : "sa devise principale, +ni à droite ni à gauche+, suscite quelques questions. Est-elle si neuve? François Bayrou l’a adoptée depuis longtemps, Valéry Giscard d’Estaing l’avait anticipée", rappelle l'éditorialiste.
Une question que se pose également Stéphane Siret (Paris-Normandie) : "le ministre fait-il réellement du neuf ou recycle-t-il les vieilles recettes ?" Et de rappeler : "+ La France en marche + (déjà) avait été lancée il y a plus de 50 ans par Jean Lecanuet. Plus proche, François Bayrou a tenté, avec le MoDem, de faire bouger les lignes".
"Avec cette idée d’apporter du sang neuf en politique, les Lecanuet, Chaban ou Jobert, en d’autres temps, paraissaient déjà irrésistibles. Ils en ont fait les frais", se souvient Didier Rose, des Dernières Nouvelles d'Alsace.
Dans Ouest-France, Michel Urvoy, enfonce le clou: "venir de Rothschild et s’afficher ni de droite ni de gauche ne fait pas un homme providentiel".
D'autant que "les socialistes ne sont pas encore prêts pour la salvatrice révolution copernicienne défendue par Emmanuel Macron (...) qui ne trouvera aucun compagnon de cavale", prévient Paul Henri du Limbert, pour Le Figaro.
"Rares sont ces hommes au discours séducteur qui transforment l’essai. Le trentenaire en marche risque de ne traverser qu’une oasis et de vite prêcher dans le désert", conclut Matthieu Verrier, dans La Voix du Nord.
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, 38 ans, a lancé mercredi soir à Amiens "En Marche", son propre mouvement politique "ni à droite ni à gauche". "Un mouvement politique nouveau", a-t-il assuré.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.