Mali : les recherches se poursuivent pour retrouver Sophie Pétronin, l'humanitaire française enlevée

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 décembre 2016 - 09:37
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Des soldats français.
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Les soldats de l'opération Barkhane participent "activement" aux recherches de la sexagénaire enlevée (image d'illustration).
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Les forces de sécurité maliennes et l'armée française sont mobilisés au Mali pour retrouver Sophie Pétronin, une humanitaire sexagénaire enlevée samedi à Gao. De nombreux Français ont déjà été enlevés dans le Sahel, notamment par des groupes djihadistes et souvent pour obtenir une rançon.

Des recherches se poursuivaient dimanche 25 pour retrouver une Française sexagénaire, Sophie Pétronin, à la tête d'une association d'aide à l'enfance, enlevée la veille à Gao, dans le nord du Mali, par des hommes armés.

Spécialisée dans l'assistance aux enfants mal nourris, au sein de l'association "Aide à Gao", elle vivait depuis le début des années 2000 dans la grande ville du nord du Mali. Cette médecin nutritionniste avait échappé de justesse en 2012, grâce à l'aide de rebelles touaregs qui l'avait exfiltrée vers l'Algérie, aux islamistes armés qui avaient pris pendant plusieurs mois le contrôle de Gao.

Dimanche, le ministère français des Affaires étrangères a confirmé le rapt, la veille de Noël, de Sophie Pétronin, assurant "qu'en lien avec les autorités maliennes, les autorités françaises sont pleinement mobilisées pour rechercher et libérer, le plus vite possible, notre compatriote".

Le parquet de Paris a ouvert dans la foulée une enquête pour enlèvement et séquestration en bande organisée, selon une source judiciaire. L'enquête a été confiée aux services de renseignement, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), et au commandement de gendarmerie prévôtale, la police judiciaire militaire auprès des Forces armées françaises à l'étranger, a précisé cette source.

"Nous poursuivons les recherches pour retrouver Sophie. Nous avons des hommes sur le terrain pour la retrouver. Mais jusque-là, il n'y a pas de résultat", a confié dimanche matin à l'AFP une source de sécurité malienne.

Les soldats français de la force Barkhane (4.000 hommes dans la région du Sahel), qui disposent d'une base importante à Gao avec notamment des hélicoptères, "participent activement aux recherches au côté des Maliens", a pour sa part indiqué une source militaire française, sans davantage de précisions.

L'opération Barkhane a pris en août 2014 la suite de l'opération Serval, qui en janvier 2013 a mis en déroute les islamistes armés qui avaient conquis une grande partie du nord du Mali, et menaçaient de fondre sur la capitale.

Malgré cela, les immensités désertiques de la région sont impossibles à contrôler et le Nord du Mali reste une région instable, où les maquis djihadistes, les rebelles et les contrebandiers dictent par endroit leur loi.

Si elle n'est pas libérée rapidement, et l'expérience a prouvé qu'en la matière les premières heures après le rapt sont cruciales, Sophie Pétronin risque de devenir une nouvelle otage française au Sahel. La dernière otage française en date était la franco-tunisienne Nourane Houas, enlevée au Yémen en décembre 2015 et libérée en octobre 2016, grâce à une médiation du sultanat d'Oman.

Entre 2010 et 2013, treize Français ont été enlevés ou tués dans la région du Sahel, par des groupes djihadistes plus ou moins liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), voire des malfaiteurs désireux de revendre leurs prises à Aqmi.

Si les revendications proclamées par les djihadistes sont d'ordre politique, les enlèvements dans la région sont principalement des histoires de gros sous et de rançons, donnant lieu à un "business des otages" auquel participent de nombreux intermédiaires, le plus souvent mus par l'appât du gain.

Pour les cellules spécialisées dans ces négociations au sein des services secrets français, le principal écueil est de parvenir à identifier les bons intermédiaires, ce qui peut prendre des mois. Si officiellement la France refuse de verser des rançons, dans les faits des arrangements financiers, parfois complexes, ont parfois été montés pour permettre des libérations d'otages.

Dans un récent livre de confessions à deux journalistes du Monde, qui a provoqué un tollé politique, le président socialiste François Hollande affirme que depuis son arrivée au pouvoir en 2012, "on n'a pas versé un seul centime".

Mais il nuance ensuite ses propos: "La France ne verse pas de rançon, mais elle a suffisamment d'amis pour que, si ce ne sont pas des rançons, ce soient des services. C'est un geste de courtoisie, de bons rapports, ce ne sont pas de grosses sommes"

 

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