Manifestation républicaine pour "Charlie Hebdo" : la politique face à l'union nationale
C'était à prévoir, la tragédie de Charlie Hebdo a créé quelques tensions sur le terrain politique. L'union nationale, pourtant prônée par tous les partis, a du mal à tenir dans l'organisation d'une manifestation commune, prévue dimanche 11 à Paris. Le Front national s'en dit en effet exclu. Le président de la République a pourtant reçu ce vendredi Marine Le Pen à l'Elysée. Il a par la suite déclaré lors de son allocution aux préfets, réunis au ministère de l'Intérieur par Manuel Valls et Bernard Cazeneuv: "tous les citoyens peuvent venir, il n'y a pas de contrôles (…). Des forces politiques (…) ont appelé à une manifestation, c'est leur responsabilité. Mais ce sont les citoyens qui décident".
Ce sont en effet des responsables de partis politique de gauche (PS, EELV, PCF et Radicaux) qui sont à l'origine de l'organisation du rassemblement. Sans surprise, ils ont invité l'UMP et le centre à s'y joindre, mais ont "oublié" le FN. L'organisateur pour le PS, le député de l'Essonne François Lamy, en avait clairement exprimé la raison: "il n'y a pas de place pour une formation politique qui divise les Français, stigmatise les concitoyens en fonction de leur origine et leur religion ou ne se situe pas dans une démarche de rassemblement des Français".
Un point de vue qui n'est pas partagé par l'ensemble de la gauche, ni par l'UMP. "Nous n'avons le pouvoir ni d'inviter ni d'exclure", a tweeté le porte-parole du PS à l'Assemblée nationale, Olivier Faure. "Je n'aime pas le FN, je le combat, mais c'est un parti inséré dans la politique et la démocratie qui a des millions d'électeurs" , a pour sa part réagi l'ancien Premier ministre UMP François Fillon.
Plusieurs s'inquiètent que cette situation ne fasse le jeu du FN, lui permettant de crier au complot et d'avoir une raison de ne pas défiler avec "l'UMPS" qu'il a tant fustigée. Malgré son entretien de ce vendredi avec François Hollande, Marine Le Pen a répondu: "je ne vais pas forcer les cordons de police ou les cordons des organisateurs (qui) ne veulent pas nous voir".
Du côté de l'UMP, quelques tensions internes sur l'organisation de la manifestation se feraient également sentir. Selon le JDD, Nicolas Sarkozy aurait déclaré ne pas vouloir "qu’Alain (Juppé NDLR), François (Fillon) et Bruno (Le Maire) fassent leur défilé de leur côté; je veux qu’on soit tous ensemble". C'est toujours ça, en termes d'unité.
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