Manuel Valls à la rencontre des Français en prévision de 2017
Manuel Valls donne ce mercredi 18 au soir dans son fief d'Evry le premier d'une série de meetings pour tenter d'imprimer sa marque sur la fin du quinquennat et faire entendre sa voix, notamment face à Emmanuel Macron.
Matignon souhaite donner à ces évènements un format différent du meeting politique ordinaire, en privilégiant les questions-réponses avec la salle. Le meeting à Evry (Essonne), le fief du Premier ministre dont il fut le maire pendant des années, se présente ainsi comme "un dialogue" avec les "citoyens autour de la jeunesse et de l'éducation".
Il sera accompagné de deux de ses ministres, Najat Vallaud-Belkacem (Education), Patrick Kanner (Ville et Jeunesse), ainsi que de Thierry Mandon (secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur). Le prochain meeting doit avoir lieu à Clermont-Ferrand, à une date qui reste à déterminer, autour du thème de la culture.
Quatre à six réunions de ce type sont prévues d'ici juin, selon Matignon. Manuel Valls veut profiter de ces rassemblements, explique un de ses proches, pour sortir des domaines régaliens habituels. Comme un avant-goût à la réunion de mercredi soir, Manuel Valls a répondu sur BFMTV à des questions très concrètes de jeunes.
"Ce sont ces interpellations qui me touchent le plus", lance-t-il ainsi, dans cet échange diffusé mercredi matin, à un jeune, "bac+5", qui peine à trouver du travail. "Moi aussi, j'ai des enfants qui sont jeunes, qui ont l'âge de ceux qui m'interpellent".
Il en profite pour défendre la loi travail, "qui vise à réduire la possibilité d'être embauché en CDD pour favoriser le CDI", reconnaissant que "quand on n'arrive pas à trouver du boulot, un job, c'est là où il y a de la désespérance".
Et sur la formule présidentielle "ça va mieux", Manuel Valls répond "d'une manière générale, oui", mais il concède être "parfaitement conscient que pour des millions de mes compatriotes, c'est toujours très difficile".
Le contexte politique n'en est pas moins très présent dans ces rencontres où Manuel Valls souhaite se faire entendre à un moment où les initiatives se multiplient à un an de la présidentielle. Il y a le mouvement "En marche!" lancé par Emmanuel Macron, l'"appel" à un "projet alternatif" d'Arnaud Montebourg et enfin François Hollande, qui prend de plus en plus des accents de candidat.
Dans ce contexte, Manuel Valls veut avoir son mot à dire et éviter toute marginalisation, en particulier face à Emmanuel Macron, qui progresse dans les sondages et qui lui fait sérieusement concurrence sur le terrain du modernisme et du social-libéralisme.
Selon un récent sondage Ifop-Fiducial, le ministre de l'Economie serait susceptible de qualifier la gauche pour le second tour de l'élection présidentielle s'il était le candidat du PS en 2017 face à Nicolas Sarkozy.
Un proche de François Hollande n'y va pas par quatre chemins: Emmanuel Macron "est moins structuré politiquement que Valls. Mais il lui a filé un coup de vieux. Ca a même tendance à énerver Manuel".
Et cette même source ajoute: "si Macron a la moindre chance d'être au second tour, je pense que le PS est capable de se mettre derrière. Je n'ai aucun doute là-dessus".
Emmanuel Macron sera "naturellement" le candidat de la gauche en 2017 si François Hollande ne remonte pas dans les sondages, a estimé même mercredi le sénateur-maire (PS) de Lyon, Gérard Collomb, l'un des chefs de file des "réformateurs" du PS. La situation devient donc préoccupante pour Manuel Valls. Gérard Collomb indiquait il y a peu que les "réformateurs" étaient partagés moitié-moitié entre "Vallsiens" et "Macronistes".
Et ce n'est pas un hasard si le Premier ministre se rend vendredi en Ardèche sur les terres de Pascal Terrasse, député PS "réformateur" de poids. Une façon de gagner du terrain auprès des socialistes les plus acquis à la politique gouvernementale.
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