Manuel Valls se voit Premier ministre jusqu'en 2017 : "je ne suis pas un déserteur"
Manuel Valls a l'intention de rester Premier ministre jusqu'à la fin du quinquennat de François Hollande en 2017. Devant les difficultés actuelles et dans l'éventuelle optique de son propre avenir providentiel, "je ne suis pas un déserteur", a-t-il dit dimanche soir, invité du Journal de 20h de France-2.
"Je suis là jusqu'à la fin du quinquennat. C'est ce que nous avons convenu avec le président de la République", a-t-il affirmé. "Je veux exercer pleinement cette responsabilité qui est de servir mon pays et j'irai jusqu'au bout, tant que j'ai la confiance du président de la République, le soutien de la majorité, la capacité de changer le pays".
"Il y a suffisamment de problèmes dans notre pays pour que je n'en rajoute pas", a poursuivi Manuel Valls, insistant sur sa "loyauté" à l'égard de François Hollande.
Il n'a fait aucune annonce spectaculaire lors de cette interview, mais a répondu pendant une demi-heure aux questions de Laurent Delahousse sur les différents sujets d'actualité, à l'occasion des 250 jours de son entrée à Matignon.
Il a ainsi rectifié les propos d'Emmanuel Macron, son ministre de l'Economie, qui avait parlé d'"échec" à propos du Pacte de responsabilité proposé aux entreprises (embauches en contrepartie d'allègement des charges). Il s'est dit au contraire "convaincu" de la réussite de ce Pacte, espérant notamment que "plus de la moitié des salariés seront concernés" d'ici la fin de l'année. Selon lui, ce Pacte de responsabilité va "se traduire par une baisse du coût du travail de 4%".
Manuel Valls a par ailleurs confirmé que le projet de loi sur la croissance et l'activité d'Emmanuel Macron comprendrait la possibilité de travailler jusqu'à 12 dimanches par an, contre cinq actuellement.
A propos de la proportionnelle aux élections législatives, le Premier ministre a exprimé son opposition: "imposer la proportionnelle intégrale, c'est une sacrée responsabilité que je ne souhaite pas que nous prenions (…). Cela ferait rentrer 150 ou 180 députés Front national à l'Assemblée nationale (…). Et puis, surtout, cela rendrait le pays totalement ingouvernable et ça, je crois que c'est une voie que nous ne pouvons pas prendre".
Interrogé enfin sur le retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique, Manuel Valls a répondu: "c'est vrai que nous n'avons pas très bien compris le sens de son retour. En tout cas, j'ai le sentiment qu'il est mû par une seule idée: la revanche". Une revanche à l'égard de François Hollande, mais aussi des membres de sa propre famille politique et "surtout à l'égard des Français", a-t-il jugé.
(Voir ci-dessous l'interview de Manuel Valls au Journal de 20h de France-2):
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