Manuel Valls : "venez nombreux" à la marche de dimanche
"La France vient de connaitre 3 jours dramatiques. Trois attaques, une mercredi, une jeudi, une vendredi. Il y a eu le soulagement hier (vendredi, NDLR) de la fin des opérations menées avec beaucoup de professionnalisme par les gendarmes et la police, en lien avec le parquet antiterroriste. Des millions de messages arrivent de partout pour saluer les forces de l'ordre. J'ai été leur chef en tant que ministre de l'Intérieur et je sais ce que nous leur devons".
"Soulagement car les terroristes ont été mis hors d'état de nuire. Mais la peine, la tristesse, la colère, le constat de 17 morts, 17 morts en 3 jours. Nous n'avions pas connu une telle attaque depuis des décennies. Les terroristes ont voulu s'attaquer à des symboles: la liberté de s'exprimer, de dire son opinion, de caricaturer. On meurt tous les jours dans le monde pour la liberté de la presse".
"On a voulu assassiner un journal mais son numéro de cette semaine (en kiosques mercredi 14, NDLR) sera un symbole fort. Nous sommes tous Charlie, je suis Charlie.
"On a voulu s'attaquer au bouclier de la République: sa police. Une policière municipale désarmée tuée dans le dos. Un policier abattu lâchement. Je ne vous cache pas mon dégoût qu'un hebdomadaire sorte aujourd'hui avec cette image d'un policier abattu".
"On a voulu s'attaquer à la tolérance, aux juifs de France, une nouvelle fois: quatre morts hier. Le bilan aurait été plus lourd sans le professionnalisme des forces de l'ordre".
"Je n'oubli pas non plus l'exécution de cet agent d'entretien tué froidement".
"Avec le soulagement que nous avons connu hier, il y a un risque que l'on oublie. Non, il y aura un avant et un après. Nous ne devons pas baisser la garde. Les moyens déployés en Ile-de-France et dans toutes les régions seront maintenus au plus haut niveau car c'est nécessaire pour la sécurité des Français. La traque pour appréhender les complices se poursuivent. Il y a eu déjà plusieurs interpellations. Il faut démanteler ces réseaux, lutter contre le terrorisme, qui est notre plus grand défi, une menace extérieure et intérieure".
"Ce terrorisme nous le combattons au Sahel et en Irak. Il ne faut pas baisser la garde et poursuivre. Nous avons beaucoup modernisé le renseignement et les forces de l'ordre, et il faudra continuer".
"Nous faisons tout pour lutter contre le terrorisme mais il y a toujours des failles dans lesquelles les terroristes se glissent. Actuellement 1.600 personnes sont concernées. Pour lutter contre la menace intérieure nos services sont mobilisés avec une fermeté implacable".
"Il faut nous mobiliser et ce sera le cas demain dans de nombreuses villes et à Paris. Ce sera une mobilisation inouïe qui va rester sans doute dans les annales. Elle doit être forte et digne et montrer la puissance du peuple français, qui va crier son amour de la liberté et de la tolérance. Venez nombreux. Le président de la région a décidé de la gratuité des transports demain. Nous assurons la sécurité".
"Le terrorisme veut nous diviser, nous fracturer, il veut que nous nous terrions chez nous. La plus belle des réponses c'est celle que le peuple français donne depuis mercredi avec des mobilisations spontanées. Demain, elle se fera en présence de nombreux chefs d'Etat européens mais aussi du monde entier et notamment des pays arabes et d'Afrique, ces pays musulmans qui sont aussi victimes du terrorisme. Ce sera un cri de liberté".
"Nos compatriotes et concitoyens de confession et de culture musulmane subissent aussi le terrorisme. C'est peut-être le message le plus important: le refus de l'amalgame. Le djihadisme cherche à créer cet amalgame".
"Demain et les semaines qui viennent sont très importantes. Il y a un sursaut du pays. J'ai récemment dit combien je regrettais qu'après le crime antisémite de Créteil il n'y ait pas eu une mobilisation plus importante".
"Nous ne sommes pas une addition de communauté, nous sommes une nation, une République avec des valeurs: générosité, solidarité, fraternité, laïcité".
"Nous devons aussi être lucides: l'antisémitisme, le racisme, la haine de l'autre, ces actes sont insupportables. Ce ne sont pas des opinions mais des délits. Nous ne pouvons pas laisser passer un seul de ces messages. La réponse doit être celle de l'Etat de droit mais aussi des Français. On a tué des journalistes parce qu'ils dessinaient, on a tué des policiers parce qu'ils nous protégeaient, on a tué des juifs parce qu'ils étaient juifs. C'est ça qui est insupportable. L'indignation doit être totale et permanente".
"Ce que l'on peut lire sur internet, l'attitude, certes minoritaire, de certains élèves montrent que le mal est plus profond. Nous devons regarder avec lucidité ce qui se passe: la montée du communautarisme, le refus des valeurs de la République, le rejet de la laïcité. Chacun doit prendre ses responsabilités, chaque citoyen est concerné. Le président de la République l'a rappelé hier, quelques instants après avoir pris la lourde décision qui était celle d'intervenir simultanément sur les deux théâtres d'opération. Il fallait mettre fin à des actes terroristes. Il fallait agir avec la force du droit et autorité".
"Nous faisons une guerre, pas une guerre contre une religion, pas une guerre de civilisation, mais pour défendre nos valeurs, qui sont universelles. C'est une guerre contre le terrorisme et l'islamisme radical, contre tout ce qui vise à briser la solidarité, la liberté, la fraternité. Il faut défendre la laïcité, sans compromis, il y en a trop eu".
"J'éprouve tous les jours la fierté d'être Français et demain sera un jour où les Français pourront être fiers d'eux dans la mobilisation. La liberté d'expression est un bien trop précieux. Si on regarde la France c'est parce que nous portons ces valeurs. Demain tout le monde doit venir à la manifestation, tous ceux qui adhérent à la tolérance, qui ne veulent pas faire d'amalgame et qui considèrent que la plus belle des réponses c'est l'unité, l'unité nationale".
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