Marine Le Pen inaugure son QG parisien et présente une partie de son équipe
Marine Le Pen a levé ce mercredi 16 une partie du voile sur son équipe de campagne présidentielle, à l'occasion de l'inauguration de son QG parisien, avec un conseil stratégique œcuménique et sans grande surprise, dans l'attente de son véritable exécutif de campagne. "L'Escale", 300 m2 sur deux étages, se trouve à quelques pas de l'Arc de Triomphe, dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, celle de l'Elysée. Réjouie, Marine Le Pen espère que "le soir du second tour, nous n'aurons plus qu'à descendre les 1,7 km qui nous (en) séparent de l'Elysée".
Entourée de son directeur de campagne, le sénateur-maire de Fréjus David Rachline, de plusieurs vice-présidents du FN (Florian Philippot, Louis Aliot, Steeve Briois), mais aussi d'autres poids lourds de son équipe, la numéro un du FN s'est frayée un chemin à travers une foule compacte de journalistes. Entre deux "Au nom du peuple", son slogan, plaqué aux murs, on trouve aussi des photos ou tableaux de Brigitte Bardot, Albert Einstein, Napoléon et même Clint Eastwood. "C'est le seul qui a soutenu Trump", justifie la candidate en riant. Sur chacun d'entre eux, le nouveau symbole de campagne de Marine Le Pen, une petite rose bleue. La rose, "assimilée à la gauche, le bleu, une couleur assimilée à la droite", explique-t-elle, rappelant son espoir de "rassembler l'ensemble des Français" en mai.
Malgré la sérieuse concurrence médiatique de l'annonce officielle de candidature d'Emmanuel Macron, qu'elle qualifie de "candidat des banques", Marine Le Pen a présenté le "cœur politique de la campagne", "où nous allons discuter des grands thèmes à mettre en avant, des grandes options de la campagne présidentielle": son "conseil stratégique de campagne" (CS). Présents pour la photo de famille, outre Marine Le Pen, la plupart des 35 membres (et seulement quatre femmes), à l'exception notable de Marion Maréchal-Le Pen, en déplacement à Moscou depuis lundi et jusqu'à jeudi. Un conseil avec une volonté "évidente" d'équilibre interne, d'après l'un de ses membres, comme en témoigne la présence du rival malheureux de Marine Le Pen à la succession de Jean-Marie Le Pen en 2011, Bruno Gollnisch.
Les partisans de la députée du Vaucluse ont toutefois la portion congrue, alors que l'un de ses soutiens craint que l'équipe de campagne de Marine Le Pen ne ressemble à une "église de lépénologie", trop "marino-mariniste". C'est qu'une bonne partie des membres de cette assemblée sont arrivés dans les bagages de la présidente du parti d'extrême droite. Outre des patrons de collectifs FN, quelques historiques et des habitués du "Carré", le siège du FN à Nanterre, deux présences notables: Jérôme Rivière, député UMP de 2002 à 2007 investi pour les législatives 2017 dans le Var, et Philippe Olivier, beau-frère de Marine Le Pen qui la conseillait dans l'ombre depuis des années mais était parti lors de la scission mégrétiste, à la fin des années 1990.
"Ce sont des gens avec qui elle a une complicité directe. Ce sont sa campagne, ses choix, ses thèmes, ses mecs, ses arbitrages. Elle n'a pas envie d'une double campagne, de courants", explique un proche. Le Conseil stratégique, qui va se réunir deux fois par mois jusqu'à la fin de l'année puis toutes les semaines à partir de début 2017, va "délibérer, réfléchir à la stratégie qu'on veut mettre en place", a expliqué à l'AFP David Rachline. "Si ce n'est appartenir au conseil stratégique, aucun d'entre nous ne sait quelle sera sa tâche", a confié à l'AFP un membre du conseil. Tous attendaient la première réunion, prévue jeudi, pour en savoir plus.
Aux côtés de cette assemblée, délibérative, la campagne de Marine Le Pen sera organisée par pôles opérationnels, qui seront dévoilés début décembre, et qui devraient constituer le véritable exécutif de la campagne au quotidien. Marine Le Pen présentera son programme et lancera véritablement sa campagne les 4-5 février à Lyon.
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