Martine Aubry sur le travail le dimanche : "je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville"
"Ne réduisons pas l'existence à la consommation" martèle Martine Aubry dans une tribune publiée dans Le Monde ce mercredi, alors qu'est présenté en Conseil des ministres la "Loi Macron", qui prévoit l'ouverture des commerces jusqu'à 12 dimanches par an.
"Ce n'est pas une réforme subalterne" poursuit-elle "c'est un moment de vérité autour de la seule question qui vaille: dans quelle société voulons nous vivre?".
Et la maire de Lille de critiquer de nouveau les orientations du gouvernement sur les domaines de l'emploi et du marché du travail. "Il n'est pas trop tard pour réussir le quinquennat" disait-elle déjà dans le JDD en juillet dernier, appelant à revoir la réduction du nombre de régions décidée.
"La gauche n’a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de grande consommation?" se demande faussement Martine Aubry. Celle qui se défend d'être une "frondeuse", multiplie les tacles. Selon Le Canard Enchaîné du 22 octobre, la maire de Lille aurait glissé à propos du chef de l'Etat: "J’avais raison, François Hollande est un incapable. Il a tout raté. Le chômage, il n’a pas réussi à le faire baisser et la croissance n’est pas au rendez-vous".
Et pour Martine Aubry, le travail du dimanche est un faux gisement d'emplois. "D’ores et déjà, 5 millions de Français travaillent habituellement le dimanche, et 3 millions occasionnellement. Leur fonction est nécessaire à la vie collective : la sécurité, les transports, la santé…, sans oublier les magasins alimentaires…" explique-t-elle ce mercredi dans Le Monde. Pour elle, l'élargissement du nombre de dimanches travaillés nuirait également aux petits commerces.
Pour la maire de Lille, le volontariat avancé pour justifier l'ouverture des magasins plus largement le dimanche serait une erreur. "Croire que les salariés vont de gaieté de cœur travailler le dimanche, en décalage avec la vie de la société, sous prétexte qu’ils n’ont pas d’emploi ou un salaire majoré, montre une profonde méconnaissance de la réalité". Seules les zones de tourisme international seraient à même de créer des emplois et doivent faire l'objet d'une analyse spécifique pour Martine Aubry.
"Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville" a prévenu Martine Aubry, qui entretient avec son ancien rival à la primaire socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande, des relations pour le moins froides pour ne pas dire glaciales.
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