Maxime Hauchard : itinéraire d'un jeune Normand devenu djihadiste de l'Etat islamique

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PP
Publié le 17 novembre 2014 - 14:53
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Maxime Hauchard.
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©Capture d'écran YouTube
Maxime est soupçonné d'être un des bourreaux de l'Etat islamique filmé dans la dernière vidéo d'exécution diffusée ce dimanche 16.
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Sur la vidéo diffusée par l'Etat islamique ce dimanche 16 de l'exécution de l'otage américain Peter Kassig, un jeune Français aurait été reconnu par des spécialistes des questions terroristes. Il s'agirait de Maxime Hauchard, un Normand de 22 ans.

L'Etat islamique a exécuté un nouvel otage américain, Peter Kassig, et a diffusé les images de cette mise à mort ce dimanche 16. A ses côtés, 18 soldats syriens ont été eux aussi décapités. Parmi leurs bourreaux, un visage a attiré l'attention: selon les experts, il s'agirait d'un jeune Français parti en Syrie il y a un peu plus d'un an.

"Il y a une forte présomption qu'il s'agit de Maxime Hauchard, né en 1992, originaire d'une localité du département de l'Eure et parti en Syrie en août 2013 après un séjour en Mauritanie en 2012", a affirmé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Pourtant, rien ne le prédestinait à rejoindre les rangs d'une organisation terroriste. Le jeune homme, qui n'a pas de casier judiciaire, a grandi dans une petite commune de l'Eure, Bosc-Roger-en-Roumois. René et Jeanine, qui habitent la rue René-Grouvel où se trouve la maison familiale des Hauchard, le décrivent au Courrier de l'Eure comme un garçon “gentil, courageux, poli, bien élevé“.

Ses proches et ses amis évoquent également quelqu'un d'"intelligent", "gentil" et "cool". "C'était quelqu'un de très gentil, de très joyeux. Quelqu'un qui était derrière ses copains", se souvient ainsi Geoffrey pour RTL. Personne ne comprend, à l'image d'Hugo, un de ses amis: "je suis très choqué. Je me demande comment on peut en arriver là, à cet âge-là".

Eduqué dans la tradition catholique, Maxime Hauchard s'est converti à l'Islam vers 17 ans. Un tournant. A parti de ce moment là, une autre de ses proches, interrogée par BFMTV, se souvient qu'il "s'est laissé pousser la barbe, il a arrêté de boire de l'alcool, et tolérait moins ceux qui en buvaient à côté de lui, ce qui l'a isolé un peu, que ce soit dans sa famille, ou avec ses amis. Il a arrêté de faire la bise aux femmes, aussi".

C'est à partir de ce moment là qu'il s'est radicalisé peu à peu. Il est ensuite parti pour la Mauritanie où il a enseigné dans une école coranique. Après avoir un temps songé à rejoindre le Mali pour y combattre l'armée française, il renonce et revient en France, où il découvre l'Etat islamique et décide de rejoindre ses rangs. Il aurait alors transité par la Turquie, franchit la frontière turco-syrienne et rejoint Daech sans encombre il y a une quinzaine de mois.

Maxime Hauchard dit lui-même s'être radicalisé "seul" et "sur internet". Par webcam interposée et à visage découvert, il a répondu aux questions de BFMTV il y a quelques mois. "Les gens pensent tous qu'il y a une sorte de gourou qui met des choses dans la tête, en fait non, j'ai rencontré personne", assure-t-il.

Dans ce document, le jeune normand devenu djihadiste raconte sa vie quotidienne, son entraînement, les "opérations". Mais, surtout, il y évoque son but ultime: "la mort, je l'attends avec joie. C'est une bonne nouvelle. Mon objectif personnel, bien évidemment, c'est le martyr", assurait-il ainsi.

 

Revoir l'interview de Maxime par BFMTV:

 

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