Michel Sapin : "un texte de réforme ne peut pas être d'unanimité"
Le gouvernement a "reculé" sur la loi Travail selon les mots de Laurent Berger (CFDT)
"Arrêtons d'être caricatural. Soit on est obstiné, on ne sait pas communiquer, soit on recule. Le gouvernement -c'est son rôle- a cherché à avoir un texte équilibré, partagé par les organisations sociales".
"(Laurent Berger) est dans son rôle, il s'est mobilisé car il considérait que certaines dispositions d'un avant-projet qui n'avait pas encore vu le jour devaient être contestées, et il l'a fait avec des arguments. D'autres l'ont fait comme les organisations de la jeunesse pour un plus grand droit à la formation".
Cette volte face permet aussi de déminer la situation au PS
"Quand on présente un projet de loi, par définition, on se préoccupe de ce qu'en pense le Parlement et notamment la majorité. La première question qu'on se pose c'est si c'est bon pour la France, sur le fait qu'il y a trop de chômage depuis trop longtemps, qu'il y a trop de CDD par rapport aux CDI. Ce projet a pour but de donner la souplesse nécessaire aux entreprises mais aussi la sécurité pour les salariés".
Le barème des indemnités prud'homales devient simplement indicatif
"Peut-être que ce n'était pas la bonne proposition. (...) L'indicatif c'est compliqué mais y avait-il besoin d'aller plus loin? Non. On peut comme ça faire mieux fonctionner les prud'hommes".
Plusieurs syndicats ont maintenu l'appel à manifester le 31 mars
"Un texte de réforme ne peut pas être d'unanimité. Si tout le monde était d'accord vous diriez que ce n'est pas un texte de réforme".
"Manifester, c'est normal s'ils ne sont pas d'accord, mais ils ne sont pas d'accord sur le fait qu'il puisse y avoir des négociations dans les entreprises pour s'adapter. Ils veulent garder la règle nationale pour tous. Mais si des accords majoritaires peuvent faire bouger les choses, c'est une bonne chose".
De l'aveux même de Myriam El Khomri, cette réforme intervient tard dans le quinquennat
"Je ne veux pas être en contradiction avec Myriam, mais je ne pense pas que cette réforme arrive tard car c'est un processus. Ce n'est pas le premier texte de réforme sur le droit du travail ou la négociation en entreprise".
"La réforme ce n'est pas des cassures. A droite, et certains à gauche, pensent qu'une réforme c'est quand on est brutal, je ne suis pas d'accord".
Peut-on imaginer l'instauration d'un revenu universel?
"Je comprend cette proposition, le RSA c'est bien un revenu pour tout les monde, mais il faut bien équilibrer les choses entre la solidarité nécessaire et l'incitation à l'activité. C'est pour ça que j'aime qu'en face il y ait de la formation. Sans contrepartie on risquerait d'être dans une société d'assistance".
Le Medef critique le revirement sur la réforme
"Quand on passe par la négociation, on trouve un texte équilibré. Le but du gouvernement n'est pas de donner satisfaction au patronat ou aux syndicats mais de rechercher l'intérêt général".
La baisse du déficit de la sécurité sociale
"Les chiffres de 2015 sur le déficit public viennent de tomber. Celui de l'Etat est déjà plus faible. Celui de la sécurité sociale qui en représente la moitié est plus faible aussi. C'est un travail en profondeur, sans qu'on ait baissé les remboursements".
La création d'emploi augmente mais le chômage ne baisse pas
"En France on a fait beaucoup d'enfants donc beaucoup de jeunes arrivent sur le marché du Travail. Si on avait la même démographie qu'en Allemagne, on aurait un taux de chômage beaucoup moins haut. (...) Mais je sais qui va payer nos retraites, à condition qu'ils aient du travail".
Martin Aubry n'aime pas "la gauche Macron"
"Je ne caricature pas en disant la gauche ceci ou la gauche cela. Emmanuel Macron revendique lui-même ne pas être membre du Parti socialiste".
"Un gouvernement c'est un ensemble, donc il faut être solidaire mais en même temps on doit rester dans son domaine".
La candidature de François Hollande en 2017 est loin de faire l'unanimité
"Vous connaissez des candidatures qui feraient l'unanimité? Moi je n'en connais pas. Quand la France traverse une période d'extrêmes difficultés comme depuis 2008, on comprend qu'il y ait de sacrés débats. (...) Je ne connais personne à gauche qui ait plus de capacité que François Hollande (pour être élu en 2017)".
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