Mistral : le remboursement à la Russie pourrait s'élever à près de 2 milliards
"Moins de 1,2 milliard d’euros". C’est ce qu’avait promis le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian au sujet du remboursement de la France à la Russie suite à l’annulation de la vente de deux navires de guerre Mistral. En effet, d’après ses déclarations, l’accord obtenu le 5 août avec le Kremlin après huit mois de bras de fer diplomatique prévoyait le strict remboursement du prix d’achat initial du bateau. Mais, selon les calculs du Canard Enchaîné, la facture sera bien plus élevée puisqu’elle devrait atteindre plus du double, soit près de 2 milliards d’euros.
Alors que le communiqué de l’Elysée assure que le remboursement des Mistral concerne "exclusivement (...) les sommes avancées au titre du contrat", l’hebdomadaire révèle dans son édition de ce mercredi 12 que si la France a déjà remboursé les quelque 869 millions qui avaient avancés été par Moscou, elle doit encore payer pour un certains nombre de frais indirects, également engagés par la Russie.
Ainsi, selon le Canard, Paris devra également rembourser les frais engagés pour que le port de Vladivostok puisse accueillir les bateaux, l’adaptation de 32 hélicoptères K52 qui devaient être emportés par les navires, ainsi que la formation de 400 marins russes pendant un an et demi. Si la Russie réclamait à l'origine 300 millions pour ces chantiers, la France s'est tire pour moins de 100, écrit Le Canard enchaîné.
Par ailleurs, Paris devra également payer, comme promis, la marge escomptée par la DNCS, le groupe industriel public constructeur des Mistral, soit 350 millions d’euros (dont une centaine déjà réglés). Puis, afin de pouvoir les vendre à d’autres potentiels acquéreurs, Paris devra "dé-russifier" ses Mistral totalement équipés aux standards russes (équipements, télécoms, documentation...) pour les remettre aux normes de l'Otan (200 millions d’euros). Cette opération, qui durera six mois, devrait aussi peser en frais de gardiennage et d’entretien des navires dans le port de Saint Nazaire (cinq millions par mois).
Et, en plus de ces dépenses, le Canard se penche également sur le manque à gagner: divers contrats sur la construction des deux navires impliquant la DCNS, Thales et Safran pour un total de 450 millions, sur la maintenance pendant 30 ans de bateaux s'élevant aux alentours de 400 millions d'euros, et aussi sur un accord avec les chantiers OSK pour la construction de navires câbliers pour 450 millions d'euros. Ainsi, en tout, la facture pourrait s’élever à 1,8 milliard d’euros, estime le journal.
Les termes de l’accord franco-russe conclu début août n’ont pas encore été rendus publics. Ils devraient être précisés en septembre, au moment de l’examen du texte par le Parlement, a annoncé ce mercredi le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, assurant "qu’on s’en tire très bien".
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