A moins de 2 semaines du premier tour de la primaire à droite, Juppé cajole les policiers
Un mois après l'agression de quatre fonctionnaires au cocktail molotov, M. Juppé s'est rendu dans cette commune de l'Essonne avec pour la première fois à ses côtés la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui vient de se rallier à lui, et dont il a qualifié le soutien "d'extrêmement précieux".
M. Juppé et celle qui pourrait devenir sa cheffe du gouvernement se sont rendus à la mairie puis au poste de police, avant d'aller saluer les CRS en faction au carrefour où a eu lieu l'agression, le maire de Bordeaux prenant des nouvelles de chacun des blessés.
Les deux élus ont ensuite arpenté la gare de Juvisy, M. Juppé prenant le temps de quelques selfies à l'heure de pointe, avant de partager une gorgée de bière de l'Essonne, pour une visite sans incident autour de cette gare qui attire une "petite délinquance" selon les mots du maire (LR) Robin Reda. "Il y a eu tellement de policiers que les crapules étaient partis", a observé un élu après la visite. Des policiers auxquels le candidat a fait une série de promesses en amont de sa visite.
Dans une "lettre ouverte aux forces de l'ordre" dont l'AFP a eu copie, le candidat à la primaire de la droite, dont les sujets sécurité ne sont habituellement pas la tasse de thé, fait des propositions pour améliorer le sort des policiers, traumatisés et en colère depuis cette agression.
Comme la plupart des autres candidats, il souhaite une réforme du cadre de la légitime défense, "à l'exemple de ce qui existe pour les gendarmes". En termes d'effectifs, le maire de Bordeaux remonte le curseur, passant de 5.000 à 10.000 postes de policiers créés (4.500 par redéploiement et 5.500 par recrutement). "La baisse des effectifs que vous avez subie pendant la révision générale des politiques publiques (du précédent quinquennat ndlr) n'a toujours pas été compensée et les moyens de fonctionnement et opérationnels sont de plus en plus vétustes, y compris au détriment de votre sécurité", relève le maire de Bordeaux dans sa lettre.
Et surtout, il promet de s'en occuper vite s'il arrivait au pouvoir en mai 2017 puisqu'il assure aux policiers "une loi de programmation sur la sécurité et la justice dont (il) proposer(a) l'adoption en début de mandat". En réponse aux manifestations de policiers en colère, le gouvernement a annoncé fin octobre qu'il ferait des "propositions" pour réformer le régime de la légitime défense, modifié il y a seulement cinq mois dans le cadre de la lutte antiterroriste.
A moins de deux semaines du premier tour de la primaire, celui que Nicolas Sarkozy accuse de vouloir pratiquer "une alternance molle" se place donc sur le terrain sécuritaire, apanage de son rival, ministre de l’Intérieur éternel. Car, malgré des sondages florissants depuis des mois, rien n'est gagné, surtout du fait de la grande inconnue de la participation à ce scrutin des 20 et 27 novembre, exercice inédit à droite.
Selon un sondage Ifop Fiducial publié mardi, Nicolas Sarkozy et François Fillon enregistrent un net regain de popularité quand M. Juppé reste stable. Avec 82% de bonnes opinions auprès des proches des Républicains (LR), Alain Juppé devance toujours Nicolas Sarkozy (73%) dans cette tranche de l'électorat. Mais l'ex-chef de l'État fait un bond de 8 points parmi ces électeurs, les plus susceptibles de voter à la primaire.
L'ancien Premier ministre François Fillon pronostique lui une primaire "très serrée" entre Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et lui-même, estimant que les "sondages ne valent rien".
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