Nicolas Sarkozy en garde à vue : une possible mise en examen
Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi 20. Les juges se sont ainsi assuré de sa présence pour répondre à leurs questions dans le cadre de l'enquête sur l'éventuel financement de sa campagne présidentielle 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.
D'une durée de 24 heures à moins d'être prolongée, cette garde à vue pourrait aboutir à plusieurs situations, dont la mise en examen de l'ancien président de la République.
Cette mesure n'est possible que dans deux cas. D'abord si la personne concernée est nommément visée par un réquisitoire du procureur de la République. Autrement dit que celui-ci demande la mise en examen.
Voir: Financement libyen - Djouhri va-t-il entraîner Sarkozy dans sa chute?
L'autre cas est celui dans lequel il existe "des indices graves ou concordants" prouvant l'implication dans les faits instruits de la personne concernée. Une condition qui ne remet pas en cause la présomption d'innocence, mais qui supposerait que le nom de Nicolas Sarkozy ait été évoqué dans certaines pièces. Cela alors que la justice française a obtenu il y a moins de trois mois de nombreux documents ayant appartenu à l'un des personnages clé de l'affaire.
La mise en examen aurait également un effet médiatique, celui de présenter Nicolas Sarkozy comme officiellement "suspect", alors qu'il n'avait jamais été entendu dans cette affaire.
Une autre possibilité est que Nicolas Sarkozy soit placé sous le statut de témoin assisté. Ce statut est possible pour mettre une personne à la disposition de la justice si elle est mise en cause par le procureur ou par un témoin. Cela s'il existe des éléments, mais moins lourds qui ne justifieraient pas une mise en examen. Si c'est une victime qui accuse la personne concernée, celle-ci peut demander à être placée sous ce statut, notamment pour pouvoir accéder au dossier.
Le statut de témoin assisté peut également être utilisé même sans mise en cause du procureur, d'un témoin ou d'une victime si des indices rendent vraisemblables l'implication de la personne concernée. Là encore, cela supposerait que le nom de Nicolas Sarkozy est apparu dans l'enquête mais que ces indices ne revêtent pas un caractère "grave ou concordant".
Enfin, les juges pourraient décider de lever la garde à vue de Nicolas Sarkozy sans le place sous aucun statut. Ce qui ne les empêcherait pas de le convoquer à nouveau.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.