Nicolas Sarkozy pour la création d'un statut de "réfugiés de guerre"
Alors que les premiers réfugiés pris en charge par la France sont arrivés mercredi 9, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur le sujet. Dans une interview donnée au Figaro parue ce jeudi, le président des Républicains est resté fidèle à sa ligne de conduite, s’opposant notamment à la question des quotas de migrants que chaque pays de l’Union européen devra recevoir (24.000 dans le cas de la France).
"Puisqu'il y a autant de politiques d'immigration que d'États membres de Schengen, fixer des quotas reviendrait à accepter chez nous des étrangers qui ne correspondent pas aux critères que nous avons fixés pour l'entrée sur notre territoire", déclare-t-il, avant de poursuivre: "on voit bien que les quotas ne seraient acceptables qu'après l'adoption d'une politique migratoire européenne commune. Le défi qui se trouve posé, c'est celui de cette nouvelle politique migratoire européenne. Nous avons besoin d'une stratégie claire, seule à même de rassurer les Français sur la capacité de notre pays à maîtriser la situation".
Nicolas Sarkozy rappelle alors qu’il "y a trois flux migratoires de nature différente qui appellent des réponses différenciées: les migrants économiques que la France n'a plus les moyens d'accueillir que de façon extrêmement limitée; les réfugiés politiques que nous avons toujours accueillis au nom de notre tradition humaniste qu'il serait inacceptable de modifier; les réfugiés de guerre qui sont obligés de fuir provisoirement leurs pays en voie de désintégration- c'est le cas de l'Irak ou la Syrie- que nous devons accueillir pour la seule période des conflits et qui ont donc vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie". Et l’ancien chef de l’Etat de proposer l’aménagement d'un "véritable statut provisoire de réfugiés de guerre, qui n'existe pas formellement aujourd'hui".
Pour établir si un migrant doit bénéficier du statut de réfugié politique ou de réfugié de guerre, "il faut créer des centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen". Dire tout cela "ne relève pas d'un choix idéologique. C'est simplement la volonté de tenir compte des réalités, car si nous n'y prenons garde, les risques de désintégration de la société française grandiront jusqu'à devenir inévitables. Il sera alors trop tard pour verser des larmes de crocodile sur une situation que par lâcheté on aura refusé d'affronter", prévient-il.
Par conséquent, il estime "urgent que la France prenne l'initiative d'une conférence qui réunirait l'Union européenne et nos voisins de la Méditerranée pour préparer un accord multilatéral sur l'immigration". Et selon lui, "il ne faut pas réformer" la politique européenne sur l'immigration: "il faut la refonder". "L'immigration zéro que prétend atteindre Marine Le Pen est un mensonge et, du point de vue des valeurs humaines, une honte quand on voit les atrocités que subissent les victimes de ces guerres, par exemple les Syriens. Ce qu'il faut, en revanche, c'est réguler et réduire les flux migratoires", explique l'ancien président de la République, plaidant à nouveau pour un "Schengen II".
Car,"aujourd’hui, Schengen ne fonctionne plus. C’est un constat incontestable. Il faut être lucide et en tirer les conséquences en suspendant provisoirement la libre circulation des ressortissants non européens au sein de Schengen. Naturellement la liberté de circulation des Européens doit rester un principe intangible".
Et Nicolas Sarkozy de conclure: "ce qui manque en l’occurrence, ce ne sont pas les moyens, c’est la volonté politique".
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