Nicolas Sarkozy publie un livre sur ses "erreurs" et ses "réussites"
Nicolas Sarkozy, plombé par de très mauvais sondages, y compris à droite, et distancé par Alain Juppé, tente de se relancer avec la publication d'un livre dans lequel il décrypte ses "erreurs" et "réussites".
A moins d'un an de la primaire à laquelle il va concourir, l'ex-chef de l'Etat, qui ambitionne de le redevenir, veut s'adresser directement aux Français pour leur livrer sa part de vérité. "J'ai souvent l'impression qu'on écrit sur moi une vie ou des journées qui ne sont pas les miennes", confiait-il à des journalistes il y a un an.
Le président des Républicains sort donc un nouveau livre le 25 janvier, à trois jours de ses 61 ans, intitulé La France pour la vie (éd. Plon). "Ce qui a manqué ces dernières années à Nicolas Sarkozy, c'est le lien direct avec les Français, sans intermédiaire, sans médiateur", a expliqué Guillaume Peltier ce mardi 19 janvier sur LCP.
C'est ce lien que l'ex-président tente d'établir à travers son ouvrage, préparé en toute discrétion (pas de fuites avant ces derniers jours) depuis "plusieurs mois", selon son entourage. Il s'agit d'"un livre personnel, pas un programme. C'est un retour d'expérience. Il y livre des souvenirs, revient sur les moments importants de sa carrière, de sa vie personnelle également", affirme-t-on sans plus de précisions.
Il n'y aura pas de publications de bonne feuilles ou de "best of", "ça n'aurait pas de sens". Sauf la quatrième de couverture, publiée par Nicolas Sarkozy sous forme de message lundi 18 sur sa page Facebook.
"J'ai voulu faire cet effort d’aller chercher, au fond de moi, ma vérité sur mes erreurs comme sur mes réussites. Je veux vous dire, sans façon, sans artifice, ce que j’ai vraiment fait, et ce en quoi je crois pour l’avenir", écrit-il.
C'est évidemment au rayon des "erreurs" que l'ancien président est attendu à gauche mais aussi à droite, où certains, à l'instar de Bruno Le Maire ce mardi sur Europe 1, estiment que "la France a besoin de passer à autre chose et de tourner la page".
Dans son camp, au fil des mois, la liste de ceux qui l'appelaient au "devoir d'inventaire" s'est allongée, de Jean-Pierre Raffarin, Patrick Devedjian, Laurent Wauquiez (aujourd'hui numéro deux de LR), Valérie Pécresse, à Hervé Mariton ou Jean-François Copé. "On ne peut pas revenir uniquement pour un désir de revanche", prévenait déjà le député Thierry Mariani avant le retour de Sarkozy fin 2014.
Le retour sur ses "erreurs" n'est pas un exercice auquel il se plie facilement. "Mon caractère ne me porte pas à revenir en arrière", avouait-il en septembre dernier, à un panel de lecteurs du Parisien.
Seul "regret" concédé: celui d'avoir lancé le fameux "casse-toi pauvre con" à un homme qui l'avait insulté au salon de l'Agriculture. De nombreux Français lui avaient alors reproché d'abaisser la fonction présidentielle.
Revient-il dans son livre sur sa "droitisation", ses relations avec Patrick Buisson, son ancien conseiller que Nathalie Kosciusko-Morizet a comparé à Charles Maurras, ou sur la Libye? Sur ce dernier point, il a toujours assumé avoir "empêché de faire couler des rivières de sang", comme le fils Khadafi l'avait prédit, et supporte mal d'avoir à s'en expliquer.
Autre sujet peut-être abordé, à l'heure où quatre de ses proches viennent d'être mis en examen: l'affaire Bygmalion, qui ne serait, selon Jérôme Lavrilleux, l'un de ses principaux protagonistes, que "l'affaire des comptes de campagne de Sarkozy".
Il est probable qu'avec ce livre -"pas fait pour qu'on l'achète" mais "pour qu'il y ait des pages de papier sur le retour", dixit Bruno Le Roux, patron des députés PS-, Nicolas Sarkozy, à la peine dans les sondages (80% des Français ne veulent pas de son retour), devancé par Alain Juppé, même par les sympathisants des Républicains, espère convaincre ses lecteurs qu'il a "compris de la défaite", comme il le disait aux lecteurs du Parisien.
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