Notre-Dame-des-Landes : un référendum pour sortir de 50 ans de blocages

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VL
Publié le 16 juin 2016 - 16:51
Mis à jour le 21 juin 2016 - 16:09
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Aéroport Notre-Dame des Landes Manifestations 12.01.2016
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©Loïc Venance/AFP
Le projet de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes sera soumis à consultation des habitants de Loire-Atlantique le 26 juin.
©Loïc Venance/AFP
Le 26 juin, les électeurs de Loire-Atlantique doivent se prononcer pour ou contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Une consultation voulue par François Hollande pour débloquer une situation enlisée depuis plusieurs années, et trancher sur un projet datant des années 1960, et contesté depuis aussi longtemps.

C'est un projet presque aussi vieux que la Ve République et qui déchaîne à nouveau opposants et partisans depuis plus de 15 ans. Plusieurs majorités s'y sont cassé les dents et le gouvernement espère enfin sortir de ce blocage devenu symbolique. La construction de l'aéroport "Grand Ouest" de Notre-Dame-des-Landes est un sujet brûlant sur le plan économique, écologique, politique et -accessoirement- des transports. Une bataille que la multiplicité des arguments et l'évolution du contexte et du projet a rendu d'autant plus inintelligible.

La consultation des habitants de Loire-Atlantique du 26 juin prochain voulue par l'exécutif doit donner au projet la légitimité à laquelle les rapports d'experts et les décisions de justice n'ont pas suffit, et ce bien que ce référendum lui-même soit contesté.

> Un projet vieux de 50 ans

C'est dans les années 1960 que le projet d'un nouvel aéroport dans l'Ouest de la France est envisagé pour la première fois. La mode est alors la décentralisation et les considérations écologiques moindres.  Dès 1967, le site de Notre-Dame-des-Landes est retenu.

A l'époque, la fin des travaux est prévue pour 1985. Ce nouvel aéroport doit avoir une vocation intercontinentale, notamment grâce au Concorde, et accueillir entre 5 à 9 millions de passagers d'ici 2000. Très vite la contestation s'organise, notamment celle des agriculteurs qui refusent la destruction de plus de mille hectares de bocage.  Le projet sera suspendu en 1974 suite au choc pétrolier. Il ne ressortira qu'en 1999. La contestation reprendra de plus belle.

 > Des opposants qui n'en démordent pas

Les opposants sont divers et variés, les agriculteurs y côtoient les associations écologistes, le Front de gauche côtoie Debout la France sans oublier certains riverains en cours d'expropriation. Impact écologique, urbanisation de zones agricoles, prix, inutilité... chiffres à l'appui, les opposants listent les raisons d'abandonner le projet, et sont immédiatements contredits par les chiffres des rapports successifs. Des recours ont été déposés par dizaines, notamment contre la déclaration d'utilité publique (DUP) prononcée en 2008. Un sésame qui donne un poids considérable -celui de l'intérêt général- au projet.

Mais ce sont entre autres les motifs même de cette DUP que contestent les opposants qui dénoncent une procédure tronquée, à charge pour valider le projet, un "mensonge d'Etat". Ils demandent notamment que soient privilégiés des travaux à l'aéroport existant de Nantes Atlantique. Les "pros" invoquent la saturation croissante de cet aéroport, le coût (561 millions d'euros) raisonnable du projet... Ces mêmes données que les opposants dénoncent comme irréalistes et conçues pour donner l'idée d'un projet viable.

Le dernier rapport en date, commandé auprès de trois ingénieurs généraux par Ségolène Royal a établi que l'ancien projet était "surdimensionné", le réduisant à un aéroport d'une seule piste au lieu de deux, mais le préférant tout de même à une amélioration de celui de Nantes Atlantique.

 > Un aéroport politique

Les milliers de pages  de rapports, d'enquêtes et de contre-expertises n'ont pas permis de dégager un compromis. Et le sujet s'est largement politisé. Renoncer serait un désaveu pour Manuel Valls, dont la ligne a toujours été de se montrer ferme face aux blocages.

Le tout sur fond de relations fluctuantes entre la majorité présidentielle et les écologistes. Difficile de ne pas voir un lien entre le "referendum local" annoncé par François Hollande le 11 février dernier, et l'entré des écologistes au gouvernement le même jour. Il est devenu une "consultation" car, issue d'une ordonnance, cette manœuvre n'a en aucun cas la valeur d'un referendum au sens de l'article 11 de la Constitution. Il ne concernera par ailleurs que la seule Loire-Atlantique, et les opposants sont d'ores e déjà prêts à en contester la légalité.

Autant dire que la consultation ne promet pas de mettre fin au débat, ou à son absence diront les opposants au projet, selon lesquelles la décision semblent de toute manière avoir été prise il y a déjà bien des années.

 

Cet article fait partie de notre dossier "Notre-Dame-des-Landes: un référendum pour quoi faire?", à consulter en cliquant ICI

 

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