Nouvelle mise en examen chez les identitaires après l'action de GI contre SOS Méditerranée
La porte-parole de Génération identitaire Anaïs Lignier a été mise en examen lundi dans le cadre de l'enquête sur l'action menée par le groupe d'extrême droite contre les locaux de l'association SOS Méditerranée, à Marseille début octobre 2018.
Un nouveau nom s'est ajouté ce lundi 29 à la liste des militants du groupe d'extrême droite Génération identitaire mis en examen suite à l'attaque des locaux de SOS Méditerranée, en octobre dernier: celui d'Anaïs Lignier. Contactée, la porte-parole de GI confirme être accusée de complicité de violences pour avoir enregistré et diffusé les images de l'attaque, et son placement sous contrôle judiciaire.
"Je n'y étais même pas!", se défend la responsable du groupe anti-migrants. Si elle reconnaît sa présence à Marseille ce jour-là, elle réfute toute participation directe. Elle affirme ainsi que son rôle s'est borné à relayer sur les réseaux sociaux les images tournées par les militants qui s'étaient introduits par la force dans les locaux de l'organisation humanitaire SOS Méditerranée. Par exemple une vidéo de Romain Espino, autre porte-parole du groupe, effectivement filmée de l'intérieur.
Anaïs Lignier, déjà entendue par la police dans le cadre d'une autre affaire, celle des "patrouilles anti-migrants" dans les Alpes en avril 2018, dit avoir gardé le silence devant le juge lors de son audition de lundi. "Pour que mes propos ne sortent pas dans la presse", dit-elle en référence à une enquête que vient de publier Le Monde sur l'affaire.
Outre le profil des 22 militants ayant participé à l'opération et les liens de certains avec le RN (ex-FN), le quotidien du soir y rapporte les témoignages des salariés de SOS Méditerranée attaqués le 5 octobre dernier. Ceux-ci témoignent d'une action qui a été violente avec "un militant de SOS Méditerranée ceinturé, neutralisé, des coups portés". Trois femmes travaillant pour l'organisation de secours aux migrants naufragés affirment qu'elles n'ont pas pu quitter le bureau où elles s'étaient réfugiées lorsqu'elles l'ont souhaité. En garde à vue, les identitaires ont nié toute violence et évoqué pour leur part une action "pacifique".
Le rôle spécifique d'Anaïs Lignier est également abordé par les salariés de SOS Méditerranée, dont certains ont déposé plainte. Ces témoins affirment qu'elle se trouvait au pied de l’immeuble de l'ONG et se faisait passer pour "une journaliste indépendante". Ce que conteste la porte-parole de Génération identitaire: "je n'étais pas très loin mais je m'occupais seulement de la communication plus générale de l'action".
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