Otage française au Yémen : qui est Isabelle Prime, la jeune femme enlevée ?


C'est l'unique otage français détenu dans le monde. Isabelle Prime a été enlevée par des hommes en armes encore non identifiés, mardi 24 aux alentours de 8h30, heure local, dans les rues de Sanaa, la capitale du Yémen. Sur place depuis plus d'un an, elle travaillait pour une société de consulting dans le cadre d'un projet humanitaire. Elle avait prévu de quitter le pays, devenu dangereux, "dans quelques jours". Son accompagnatrice yéménite a également été capturée. Ce que l'on sait de la jeune française.
Sur place depuis plus d'un an
Isabelle Prime, presque 31 ans (elle est née en mai 1984), était installée à Sanaa depuis novembre 2013. Au départ présenté comme une employée d'ONG, elle était en réalité au Yémen pour une mission de conseil pour la société Ayala Consulting, basée aux Etats-Unis et en Equateur, qui l'emploie. La jeune femme est une spécialiste du développement durable et de la communication.
La Banque mondiale, une ONG, a précisé qu'elle travaillait "pour une société de conseil, elle-même sous contrat du Social Welfare Fund qui développe un projet financé par la Banque mondiale", à savoir un plan de développement de protection sociale.
Son employeur a précisé qu'elle était "la dernière" expatriée de la société encore présente au Yémen. Les autres avaient été évacués en raison de la grande instabilité qui a gagné le pays après le renversement du régime par les rebelles Houthis.
Une jeune femme native de Châteaubriant, en Loire-Atlantique
Née à Châteaubriant (Loire-Atlantique), Isabelle Prime a grandi et suivi la majeure partie de sa scolarité à Angers (Maine-et-Loire), ville distante d'une quarantaine de kilomètres. Selon les informations recueillies par RTL auprès de son père, la jeune femme est sortie d'une école de commerce de Reims (Marne) en 2008, puis elle a passé un an à Sciences Po, à Paris, en 2011-2012.
Isabelle Prime revenait également souvent en France pour voir ses proches. Elle avait ainsi passé Noël dernier en famille, chez elle.
Une habituée des pays "à risques"
Avant son déplacement au Yémen, Isabelle Prime avait travaillé notamment au Liban. Celle qui n'était "pas une tête brûlée", selon son père, était prudente mais "vivait normalement, sans protection, et se déplaçait en taxi", selon ses collaborateurs.
Pour autant, elle était bien consciente des risques qu'elle prenait. "En tant que chef de mission, j'étais chargée de trouver le logement. Du fait de la situation sécuritaire, nous avons dû nous regrouper dans une seule maison et sommes malheureusement obligés d'avoir des gardes armés. Le Yémen n'est pas un pays en guerre mais il y a un risque d'attaque constant", déclarait-elle ainsi au Courrier de l'Ouest en avril dernier.
Face à la montée des tensions dans le pays, en proie au chaos suite à la prise du pouvoir dans la capitale yéménite par les rebelles Houthis, elle avait prévu de suivre les recommandations du ministère des Affaires étrangères, qui a exhorté début février les Français à quitter "au plus vite" le Yémen. Son départ était programmé quelques jours seulement après la date de son enlèvement.
Ce mercredi en milieu de journée le rapt d'Isabelle Prime n'avait toujours pas été revendiqué et l'on restait sans nouvelles sur l'état de santé ou le lieu de détention de la jeune femme, dans ce pays où les djihadistes d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique sont très présents.
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