Péage autoroute : le gouvernement veut enlever les barrières
Le texte n'est encore qu'à l'état de projet mais il pourrait changer durablement la circulation sur les routes françaises. Après la limitation à 80 km/h sur les routes départementales à double sens, le gouvernement met sur la table sa loi d'orientation des mobilités, dite "LOM", qui propose de nouvelles réformes pour faciliter les déplacements sur le territoire français.
Principale mesure envisagée, du moins la plus visible, la fin des barrières sur les péages des autoroutes remplacées par des capteurs pour automatiser les installations qui génèrent fréquemment des ralentissements lorsque le trafic est chargé. Dans les faits, il s'agirait de mettre en place un système où le paiement s'effectuerait par des capteurs détectant une vignette, un badge ou une plaque, déclenchant alors le paiement. Un système assez proche des abonnements aux autoroutes donc. Si le gain en fluidité (et même au niveau environnemental) est indéniable, il aurait un inconvénient de poids: la fraude. Selon une estimation du texte, révélée par Le Parisien, ce flux libre et automatisé générerait 5% d'impayés soit un manque à gagner pour les sociétés d'autoroute de 500 millions d'euros par an.
Le gouvernement veut aussi profiter de la LOM pour mieux encadrer les tarifs de covoiturage rémunéré. La logique est simple: la législation veut que le covoiturage organisé par des plateformes professionnelles (type BlaBlaCar) reste attachée à sa logique économique d'origine, celle du partage et non du profit. Concrètement, au lieu de fixer un prix par passager, la LOM envisage d'imposer un tarif dégressif selon le nombre de passagers (plus il y a de monde dans la voiture, moins le tarif du trajet est élevé). Problème: la faisabilité technique de la mesure n'est pas garantie.
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La LOM contiendra également une mauvaise nouvelle côté fiscal: une taxe de trois euros sur chaque carte grise délivrée, pour couvrir notamment les frais croissants des contrôles de véhicule, renforcé depuis le scandale du Dieselgate.
Ce projet de loi contient d'autres mesures –il comporte un trentaine d'articles– comme par exemple la possibilité de demander à un bus de s'arrêter entre deux arrêts (pour lutter contre le harcèlement sexuel, ou l'insécurité le soir) ou la création d'un forfait mobilité de 400 euros pour les salariés venant au travail en vélo.
Le projet de loi sera présenté au printemps à l'Assemblée nationale.
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