"PenelopeGate" : ni classement sans suite ni mise en examen pour François Fillon
Le rapport de la police concernant l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon a été remis mercredi au parquet national financier (PNF), qui n'envisage pas "en l'état" de classement sans suite, a annoncé jeudi le parquet.
"Les nombreux éléments déjà recueillis ne permettent pas d'envisager, en l'état, un classement sans suite de la procédure", a indiqué le parquet dans un communiqué, ajoutant que "les investigations vont se poursuivre". Le PNF a ouvert le 25 janvier une enquête préliminaire pour détournements de fonds publics et abus de biens sociaux à la suite de soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de François Fillon, le candidat de la droite à la présidentielle.
Cette décision n'arrange pas les affaires du candidat qui espérait bien sûr un classement sans suite. Toutefois, le PNF n'a pas non plus choisi d'ouvrir une information judiciaire confiée à un juge indépendant, prélude à une mise en examen. Ni de renvoyer François Fillon directement devant le tribunal correctionnel. En substance, le parquet semble indiquer qu'il a encore besoin de temps pour réunir et étudier tous les éléments. Un classement sans suite reste donc possible.
Mais reste que faute d'une décision dans un sens ou dans l'autre, la campagne de François Fillon risque de rester étouffée par le "PenelopeGate". Le parti Les Républicains reste également victime de ce suspense, certains appelant à un retrait. Son candidat a affirmé qu'il ne se retirerait qu'en cas de mise en examen. Le timing risquerait alors d'être compliqué pour trouver un "plan B".
Les avocats du couple Fillon ont dénoncé le communiqué du PNF au motif qu'il n'est autorisé qu'à "rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause" (article 11 du code de procédure pénale).
Ils considèrent également qu'il n'y a "pas d'éléments suffisants pour requérir des poursuites", et rappellent dans ce communiqué que, selon eux, le PNF n'est pas compétent.
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