Encadrement des perturbateurs endocriniens : l'UE "incohérente", la France peut mieux faire
Les études et mesures de prévention concernant les perturbateurs endocriniens vont dans le bons sens en France mais restent insuffisantes. Elles sont en revanche nettement à la traîne au niveau européen selon un rapport de l'Igas dévoilé ce vendredi 2 par Le Monde.
L’Inspection générale des affaires sociales pointe du doigt l'indécision de Bruxelles pour faire face à ces substances présentes dans de nombreux produits du quotidien (cosmétiques, emballages, pesticides...). L'Union européenne n'est en effet pas parvenue à établir une définition après six tentatives et des travaux d'une telle lenteur que la cour de Justice de l'UE avait dû sanctionner la Commission européenne.
Voir: Perturbateurs endocriniens - où en est l’Union européenne?
Conséquences: le droit communautaire ne permet pas aujourd'hui d'exclure les perturbateurs endocriniens ni même d'établir une liste. Cela alors que leur impact suspecté sur la santé -difficile à établir car il s'agit d'effets à long terme- pourrait être grave. Une situation qui nuirait à la "crédibilité" de l'action de l'Union européenne selon l'Igas.
"L’Union européenne, pourtant chargée de réglementer le risque chimique, est en manque de stratégie cohérente", note ainsi le rapport.
Lire aussi: Perturbateurs endocriniens - la France réclame un nouveau texte européen
Il salue toutefois le fait que l'action nationale compense en partie ces errements communautaires, des résultats positifs même s’ils "restent le plus souvent à amplifier", ainsi qu'une politique nationale qui permet d'"affirmer la volonté politique française d’agir sur un sujet complexe (…) prioritaire en santé-environnement".
"Un certain nombre d’affections de la santé humaine sont aujourd’hui suspectées d’être la conséquence d’une exposition aux PE: baisse de la qualité du sperme, augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, abaissement de l’âge de la puberté, détaille le rapport. Le rôle des PE est aussi suspecté dans la survenue de certains cancers hormonodépendants, ainsi que des cas de diabète de type 2, d’obésité ou d’autisme", rappelle le document.
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