Policier blessé : Christiane Taubira envisage l'escorte de certains détenus
Le policier grièvement blessé par balle à la tête, lundi 5 à Saint-Ouen, est toujours ce mardi dans un état très grave. L'homme qui lui a tiré dessus a été abattu par la police. Mais la polémique enfle depuis l'annonce que le tireur était en cavale. Il avait profité d'une permission de sortie afin d'accomplir des démarches administratives suite au décès de son père.
La ministre de la Justice Christiane Taubira n'a pas échappé au procès en laxisme ce mardi lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Force est de constater que depuis votre arrivée place Vendôme, vous n'avez eu de cesse de déconstruire le système répressif et favoriser les sorties prématurées de prison (...). Quand allez-vous vous remettre en cause madame la ministre?", a questionné le député (LR) du Rhône Georges Fenech, après avoir rappelé l'épais casier judiciaire du tireur.
"La circonstance ne permet pas une polémique indue", a répondu la garde des Sceaux, rappelant que la permission du détenu n'était pas le fruit de sa loi sur l'aménagement des peines, tant décriée par l'opposition, mais d'un texte de 2004.
Quant à éviter que ce genre de situation ne se répète, Christiane Taubira a déclaré "comprendre les interrogations" et avoir demandé "un rapport précis" sur les circonstances de la sortie du détenu. Elle envisage également de modifier le texte de 2004, pour "étudier la possibilité (...) d'imposer une escorte pour certains détenus pour ce type de motif de sortie".
La ministre a aussi répondu indirectement aux critiques de plusieurs syndicats de policiers. "Nous pouvons comprendre l'angoisse (...) et entendre la colère qui peut les saisir". A l'annonce des antécédents du tireur, objet d'une fiche S pour radicalisation après son évasion, le syndicat Alliance a jugé "moralement inconcevable qu’on puisse libérer pour une permission un individu aussi dangereux pour la société", attendant de la ministre qu'elle "rende des comptes".
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