Pour Cécile Duflot, la déchéance de nationalité serait "une faute"
La coprésidente des députés écologistes Cécile Duflot a jugé dimanche qu'inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français serait "plus qu'une ligne rouge", "une faute", et qu'y graver l'état d'urgence "ne sert à rien".
Après avoir rappelé sa préférence pour un état d'urgence de deux mois et noté qu'"il y a eu un certain nombre d'abus -ce qui crée un climat qui peut aussi être facteur de menaces", Cécile Duflot a déclaré que ce régime et ses "moyens extraordinaires" étaient nécessaires "pendant les premières semaines pour identifier les cellules dormantes, les armes" après les attentats du 13 novembre, mais qu'"il faut que ça s'arrête", lors du Grand-Rendez-vous Europe-1, Le Monde et i>Télé.
Pour l'ancienne ministre et membre de la commission des Affaires étrangères, la lutte contre la menace terroriste doit reposer désormais sur les services de renseignements, avec des moyens accrus, via "des infiltrations, de la surveillance", des "choses très classiques" mais "qui fonctionnent le mieux".
Inscrire l'état d'urgence dans la réforme constitutionnelle comme prévu par l'exécutif? "Je pense que cela ne sert à rien", a répondu la députée de Paris (EELV). De plus, selon l'élue, si l'exécutif rendait possible le maintien de certaines mesures après la fin d'un état d'urgence strict, cela "deviendrait un état d'exception".
Comme on lui demandait si elle voterait contre, Cécile Duflot a répondu: "A ce stade, je ne vois absolument pas l'intérêt de la modification de la Constitution, et je suis résolument opposée sur la déchéance de nationalité" pour les binationaux nés en France.
Interrogée sur l'inscription de cette dernière mesure dans la loi fondamentale, l'ancienne numéro un d'Europe Ecologie-Les Verts a rétorqué: "c'est plus qu'un ligne rouge, ce serait une faute". Ce serait le cas selon l'élue tant sur les "principes" de "la nationalité acquise de droit" et du "choix historique de la citoyenneté française", que par souci d'"efficacité".
"Les criminels, on les pourchasse, on les juge, on les condamne", a plaidé cette élue parisienne, disant aussi "préférer que quelqu'un qui a attaqué notre pays soit jugé en France, en prison en France et surveillé plutôt que renvoyé dans un autre pays et qu'on ne sache pas quand est-ce qu'il peut intervenir ou revenir".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.