Première expulsion de la France vers l’Érythrée, dictature violente

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VL
Publié le 12 juin 2019 - 15:03
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Des étrangers dans la cour du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot le 4 juin 2007 prè
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
La Cimade dénonce une expulsion vers l’une des dictatures les plus violentes du monde".
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La Cimade a dénoncé ce mercredi 12 ce qui serait une première expulsion d'un ressortissant erythréen vers son pays d'origine, dictature particulièrement violente d'Afrique de l'Est. L'ONG dénonce également le non-respect des droits de cette personne.

Il s'agirait d'une première selon la Cimade. L'ONG qui vient en aide aux migrants et réfugiés dénonce ce mercredi l'expulsion d'un homme vers l'Erythrée "pays où règne l’une des dictatures les plus violentes du monde".

L'homme aurait été contrôlé à la frontière espagnole et placé en centre de rétention administrative, il a demandé l'asile politique. "Cette demande a été examinée dans l’urgence et par visioconférence", dénonce La Cimade, qui affirme également que ce migrant "a été privée d’un réel droit au recours", puisque celui-ci, déposé "auprès de la Cour nationale du droit d’asile (…) n’a pas été examiné avant son expulsion vers l’Érythrée".

Le pays est l'un de ceux où l'émigration est la plus importante (5.000 personnes par mois en 2017 selon MSF). Ces migrants ont fui aussi bien les conséquences d'un conflit de plus de 15 ans avec l'Ethiopie, mais aussi un service militaire transformé en exploitation de masse et un pouvoir dictatorial.

Voir: Sur le point d'être expulsé, un détenu se suicide juste avant sa libération

Depuis 2018, la situation s'est quelque peu améliorée avec des discussions de paix et la levée des sanctions de l'ONU. Mais début 2019, la Représentation permanente de la France auprès des Nations unies à Genève jugeait encore que: "malgré quelques avancées en matière d’éducation et de santé, force est de constater que la situation dans le domaine des droits civils et politiques reste particulièrement préoccupante" avec notamment des "arrestations arbitraires et détentions prolongées, sans inculpation et sans jugement, notamment pour des motifs politiques", des "disparitions forcées" ou de nombreuses infractions passibles de la peine de mort.

La plupart des Erythréens qui fuient le pays échouent dans les pays voisins, Soudan et Ethiopie. Ils sont nombreux à recourir ensuite au réseau de passeurs pour traverser l'Afrique du Nord jusqu'à l'Europe.

Entre 2015 et 2017 l'Italie a ainsi vu débarquer près de 60.000 Érythréens. Plus de la moitié de ceux interrogés par MSF sur ses navires de secours en mer ont rapporté avoir vu mourir des compagnons de voyage tout au long de leur "périple hallucinant", rapportait l'ONG. Chaque Erythréen "a déclaré avoir été victime ou témoin direct de graves violences, y compris de tortures", tandis que chaque femme a été victime de violences sexuelles ou connaît directement quelqu'un qui l'a été, selon le rapport.

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