Présidence de l'UMP : le vote électronique en question

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Pierre Plottu
Publié le 25 novembre 2014 - 18:56
Mis à jour le 26 novembre 2014 - 10:37
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©Stéphane Mahé/Reuters
Un peu plus de 260.000 adhérents de l'UMP sont appelés aux urnes, samedi 29 novembre.
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A quatre jours de l'élection pour la présidence de l'UMP, le mode de scrutin par vote électronique inquiète. Entre doutes et suspicions, les équipes de Bruno Le Maire et Hervé Mariton sont inquiètes.

C'est un sujet qui fâche à l'UMP. Pour le scrutin devant désigner le nouveau président du parti, la Haute Autorité du mouvement qui chapeaute l'élection de ce samedi 29 novembre a choisi de procéder à un vote électronique. Une option qui soulève de nombreuses questions et suscite quelques appréhensions, notamment dans les équipes d'Hervé Mariton et de Bruno Le Maire.

Les deux concurrents de Nicolas Sarkozy ont déjà prévenu: ils seront "très vigilants" sur la régularité du scrutin. L'entourage d'Hervé Mariton va même jusqu'à avouer craindre l'inexpérience du parti en matière de vote électronique et envisage tout autant des bugs que de la fraude…

Car c'est la première fois que l'UMP organise un vote électronique d'une telle ampleur: 268.341 électeurs sont appelés aux urnes, de vendredi 20h à samedi 20h. Pourtant, ce choix a été fait pour éviter un nouveau ratage du type de celui ayant lancé la guerre entre Jean-François Copé et François Fillon en décembre 2012.

La Haute Autorité a ainsi mis en concurrence, en juillet dernier, trois prestataires extérieurs expérimentés "dans la mise en œuvre de scrutins comparables". Au terme du processus de sélection, c'est Paragon Elections qui a été retenu. Au sujet de cette société, le politologue Thomas Guénolé rappelle pour Le Figaro qu'elle "a un long historique d'organisation de votes dans des entreprises, des associations et des syndicats". Selon lui, le risque est donc "proche de zéro" que Paragon saborde sa réputation lors de ce scrutin.

La crainte des hackers

Au-delà du sujet des "vrais-faux électeurs", qui auraient pris une adhésion de complaisance auprès de l'un ou l'autre des candidats ou de leurs soutiens, le matériel également inquiète. Les serveurs pourront-ils tenir si des dizaines de milliers de votants se connectent en même temps? "Nous sommes attentifs à de nombreux points comme la résistance du site, qui doit accueillir près de 300.000 personnes en 24 heures", explique au Monde Anne Levade, présidente de la Haute Autorité. Un expert indépendant a ainsi mené des tests pour garantir de tout "crash" des serveurs.

Mais c'est surtout la crainte d'un piratage qui hante les couloirs de l'UMP. Bien qu'Anne Levade assure que le système a été mis à l'épreuve contre les risques d'intrusion, le risque que des hackers motivés puissent de toute façon s'infiltrer est réel.

Un élément enfin n'est pas pour rassurer Bruno Le Maire et Hervé Mariton: le refus de la Haute Autorité de publier des résultats département par département, pour des raisons de coût. D'autant que, en 2012, c'est grâce à ce décompte que des anomalies avaient été détectées.

 

 

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