Présidentielle 2017 : Emmanuel Macron verra "en temps voulu" la question de sa candidature
Son départ du ministère de l'Economie "n'est pas un choix de convenance", ni "contre le gouvernement ou le président", mais "de cohérence", qui n'a rien à voir, assure Emmanuel Macron à Ouest France, avec la décision du président de la République de se représenter ou pas. "François Hollande prendra, comme il l’a dit, sa décision en décembre. Ce n’est pas l’explication de mon départ".
"Si je pars, c’est parce que c’est l’idée que je me fais de la responsabilité politique et de la fidélité à ce que je suis. Je pars afin d’être cohérent, libre et responsable", déclare M. Macron, qui lâche au passage, de façon sibylline, avoir quitté une première fois François Hollande en juillet 2014 (il travaillait alors à ses côtés à l'Elysée) "en conscience" et "pour des raisons qui n'appartiennent qu'à eux deux".
Nommé à Bercy en août 2014, car le chef de l'Etat pensait qu'il avait "les qualités requises pour réformer, pour bouger les lignes", il souligne qu'il y a eu "au fil des mois, des désaccords dans la majorité gouvernementale, sur l’Europe, sur les réformes économiques et sociales et sur la réponse après les attentats", ce qui l'a "conduit à proposer un autre projet pour réconcilier celles et ceux qui se retrouvent dans le progressisme".
"J’ai décidé en confiance de prendre mes responsabilités, j’ai pris mon risque" pour "construire un projet politique alternatif", insiste-t-il. Sans citer de noms, M. Macron adresse une pique aux "vrais cyniques, qui œuvrent en espérant que le président perde".
Si "en aucun cas "il n'a l'intention de faire de la figuration, Emmanuel Macron esquive les questions sur son éventuelle candidature à la présidentielle. "Cette question est légitime compte tenu de ce que sont les règles de la vie politique aujourd’hui. L’incarnation fait partie de la geste politique. Mais elle n’épuise pas tout. Elle n’est pas pour moi le cœur de la vie politique", dit-il.
Son mouvement politique, En Marche!, "se construit aujourd’hui sur des valeurs, une vision, un diagnostic et un plan de transformation détaillé du pays. Nous nous poserons en temps voulu la question de l’incarnation et de la construction d’une majorité politique", ajoute-t-il. "Nul ne sait ce qui va se passer dans les prochains mois".
En tout cas, quelle que soit sa décision, Emmanuel Macron ne passera pas par la case primaires. "Les primaires ont émergé en France pour défendre l’intérêt d’un camp (...) Ce que j’observe, c’est que les primaires fracturent les partis et polarisent artificiellement les débats (...) Cela n’est pas de nature à régler les problèmes de notre pays", argue-t-il en misant sur "la Nation plutôt que des appareils fatigués".
Il décoche aussi quelques flèches à celui dont il a longtemps été le protégé, François Hollande. "Il faut faire confiance aux Français, leur expliquer où on les conduit", assène-t-il. "L’erreur que nous avons faite", comme sur la loi Travail, "c’est de modifier plusieurs fois un même sujet sans l’expliquer dès le début".
Il ne faut pas "considérer que la finance est en soi une mauvaise chose", ajoute-t-il, dans une allusion à la formule "mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance" lancée par le candidat Hollande en janvier 2012.
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