Présidentielle 2017 : le PS veut rendre public les 500 parrainages
Ils veulent "moderniser" l'élection reine française. Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale vient de déposer deux propositions de loi visant à "moderniser" et rendre "irréprochable" l'élection présidentielle en modifiant certaines de ses règles. Transparence des parrainages, répartition du temps de parole, contrôle des dépenses... voici les principales mesures de ces textes, dont le patron des députés socialistes Bruno Le Roux a affirmé qu'elles pourront, si elles sont votées, s'appliquer dès 2017.
> Rendre public les parrainages
La question ressort à chaque élection présidentielle, ils ont cette fois voulu anticiper. Les députés PS proposent ainsi que la liste des 500 parrainages, ou plus, soit désormais rendue intégralement publique, et non partiellement, par tirage au sort, comme c'est actuellement la règle. "Le principe de responsabilité politique et l’exigence de transparence doivent conduire à ce que les élus assument leur choix devant leurs électeurs", a ainsi justifié le président PS de la commission des lois et député du Finistère Jean-Jacques Urvoas à l'origine des deux textes, cité par Le Monde. Ils seraient également rendus publics en temps réel et déposés directement par les parrains, et ouverts à de nouveaux élus (présidents de métropole notamment).
Une mesure qui ne devrait pas impacter le FN, qui dispose désormais de suffisamment d'élus, mais que certains voient d'un mauvais œil. A l'image du président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan: "derrière cette manœuvre, il y a encore la tentation du Parti socialiste de verrouiller l'élection présidentielle", a-t-il déclaré à Europe-1.
> Mieux contrôler les dépenses des candidats
Alors que l'affaire dite "Bygmalion" portant plus largement sur le dépassement du plafond autorisé de dépenses de campagne par Nicolas Sarkozy en 2012 continue de défrayer la chronique, les députés PS entendent élargir les prérogatives de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Celle-ci pourrait ainsi désormais recruter des experts pour approfondir ses investigations sur certains postes de dépenses difficile à quantifier, comme l'impression de tracts ou encore le chiffrage des meetings. "La période de comptabilisation des dépenses électorales pour l’élection présidentielle (serait) réduite d'un an à six mois pour se caler sur celle pendant laquelle les autres pratiques électorales sont encadrées", détaille Jean-Jacques Urvoas sur son site.
> Revoir les temps de parole dans les médias des candidats
Les deux textes entendent remplacer la règle actuelle d’égalité des temps de parole des candidats par un principe "d'équité", durant la période dite "intermédiaire" qui s’étend de la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel jusqu’à la veille de la campagne officielle. Concrètement, alors que certains médias audiovisuels renonçaient à organiser des débats, car trop complexes à mettre en place au vu du nombre de candidats, l'objectif est de leur donner plus de latitude.
Désormais, dans cette période de précampagne, le temps de parole des candidats ne serait plus calculé strictement à égalité mais selon leur représentativité principalement. La règle d'une stricte égalité durant la campagne en elle-même n'est toutefois pas remise en question.
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