Présidentielle 2017 : Manuel Valls brandit la menace d'une disparition de la gauche

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 14 septembre 2016 - 12:25
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Manuel Valls à l'Assemblée nationale, le 19 février.
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"Si on ne bouge pas, la gauche disparaîtra" et "laissera les Français seuls, seuls, face à un choix amer: la droite dure ou l’extrême droite!", a déclaré Manuel Valls.
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Manuel Valls et les ténors socialistes ont tenté mardi de remobiliser les troupes en prévision d'une campagne présidentielle qui a vu la multiplication des candidatures à gauche en attendant celle, probable, de François Hollande. Il a appelé à l'unité face à la droite et l'extrême droite, fustigeant les "aventures individuelles".

A moins de huit mois de la présidentielle, Manuel Valls et les ténors socialistes de l'Assemblée ont alerté mardi 13 sur "la machine à perdre" et un éventuel 21 avril bis pour tenter de remobiliser les députés PS, sur fond de gauche fracturée et inquiète.

"Si on ne bouge pas, la gauche disparaîtra" et "laissera les Français seuls, seuls, face à un choix amer: la droite dure ou l’extrême droite!" a lancé le Premier ministre en conclusion d'une demi-journée de séminaire de rentrée.

Dénonçant sans les nommer les candidats multiples à la gauche du parti qui, "sans la moindre responsabilité historique", se payent "le luxe de la division" et parient sur "la défaite" en 2017, le chef du gouvernement, applaudi, a clamé: "Je ne veux pas de cette machine à perdre!". Dans une attaque implicite contre les rivaux de François Hollande, notamment Emmanuel Macron, il a fustigé les "aventures individuelles".

D'autant que 2017 sera le moment d'"un choix historique", avec un FN "certainement au second tour" et une droite dans "la surenchère", a plaidé M. Valls devant une salle pas comble, se décrivant encore en Premier ministre "loyal" mais "libre" de s'exprimer.

A l'unisson, le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a appelé ses troupes à "déjouer" la "fatalité" -mot repris de "Michel Rocard au soir d'une défaite"- faisant que la gauche n'a jamais gouverné deux législatures consécutives. Il a aussi invoqué Pierre Mauroy et François Mitterrand.

Après avoir rappelé la "responsabilité" et l'"unité" réclamées par François Hollande dans son discours salle Wagram, ce proche du président a alerté sur un éventuel "nouveau 21 avril", comme en 2002 lorsque Lionel Jospin fut éliminé au 1er tour.

Même tonalité du président PS de l'Assemblée, rappelant "notre défaite de 1993", où "l'attitude d'un certain nombre" a débouché sur seulement "57" députés socialistes (289 actuellement avec les apparentés). Claude Bartolone, député depuis 1981, a aussi rappelé le "théorème" mitterrandien: "d'abord, rassembler les nôtres, dans un deuxième temps, rassembler la gauche et les écologistes (...) puis rassembler plus largement".

"L'antisarkozysme ne suffira pas" pour l'emporter, a prévenu M. Valls. A été distribué mardi un fascicule détournant le logo "Les Républicains" en "Les Réactionnaires" et démontant les propositions d"'une droite qui déraille".

"Il faut dire notre projet" pour la sécurité nationale -avec "une fermeté tranquille" suivant la formule de Raymond Poincaré pendant la Première Guerre mondiale-, mais aussi pour le modèle social ou l'Europe, selon le locataire de Matignon.

Défendre le bilan de "quatre ans d'action" et "mettre en perspective" était un objectif de cette réunion, placée sous le slogan "Du progrès en plus". La gauche doit dire "davantage qu'on a quand même fait des choses tout en redressant les comptes publics, dans un contexte extrêmement difficile, avec un héritage calamiteux" du quinquennat Sarkozy, selon Elisabeth Guigou.

Une dizaine de membres du gouvernement étaient présents, dont Najat Vallaud-Belkacem, Myriam El Khomri, Jean-Jacques Urvoas, Bernard Cazeneuve ou Emmanuelle Cosse (ex-EELV). Et un dîner à la présidence de l'Assemblée au programme en soirée.

Alors que le climat parmi les socialistes est "morose", les sondages alarmants et la dernière année marquée par les déchirements sur la déchéance de nationalité et la loi travail, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement s'est dit convaincu que le séminaire allait "redonner (...) de la fierté, du sens et des perspectives". "Cela ne gomme pas une réalité politique difficile", a tempéré Jean-Marie Le Guen.

"Cela peut redonner le moral à un certain nombre de parlementaires, mais pas à tous", pour un député chevronné. "L'élan de telles réunions retombe très vite, compte tenu du climat". Les Français "nous considèrent totalement décrédibilisés, voire nous détestent", s'était alarmé par avance Gérard Sebaoun, frondeur.

Au groupe PS, des légitimistes se disaient "préoccupés" et las d'un "climat difficile" depuis 2012, plusieurs fustigeant la "prise d'otage de la majorité" par les frondeurs.

Et sous les effets de l'âge, du non cumul ou du désenchantement, au moins un quart des actuels élus ne rempileront pas. Mardi, certains avaient privilégié leur circonscription, parfois menacée de basculer, ou préféraient "ne pas perdre leur temps à écouter la parole officielle".

 

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