Présidentielle 2017 : Valls défend le bilan du quinquennat de Hollande
Le Premier ministre Manuel Valls a vigoureusement défendu ce mercredi 26 le bilan du quinquennat, appelant la gauche à faire mentir "les pronostics" et à porter un "message de fierté" pour 2017, quitte à l'incarner lui-même si François Hollande jetait l'éponge. Au lendemain de la publication de bons chiffres du chômage en septembre, le chef du gouvernement a souhaité à l'antenne de France Inter "porter un message de fierté sur l'action qui est la nôtre depuis 2012". "Je veux défendre ce bilan, dans bien des domaines, j'en suis fier", a-t-il insisté.
Il a longuement développé l'action économique de son gouvernement, qui porte ses fruits avec "90.000 chômeurs de moins depuis le début de l'année", mais a aussi mis en avant "ce qui est en train de se passer à Calais", y voyant "un beau visage de la France". "On a une opération humanitaire qui est menée en tenant compte d'hommes et de femmes qui fuient la guerre et qui demandent l'asile, et qui est menée aussi avec fermeté", a-t-il décrit. Mais au-delà, le Premier ministre, qui modère avec méthode son discours depuis quelques semaines et a appelé Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Emmanuel Macron au rassemblement à Tours samedi dernier, a assuré mercredi que "la gauche et la France" étaient sa "seule boussole".
Entretenant son image de présidentiable sans pour autant l'exprimer explicitement, il s'est dit "convaincu que contre tous les pronostics, nous pouvons représenter un espoir" en 2017. Dans ce cas, François Hollande est-il le "candidat naturel" de la gauche? "Ca, ça dépend de sa décision", a-t-il immédiatement nuancé. "C'est une décision intime, il doit tenir compte de la situation, il doit donner un sens à ce que pourraient être sa candidature et un nouveau quinquennat".
Poussé davantage dans ses retranchements, sur les appels du pied notamment du patron du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis ou du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone pour qu'il se lance, lui, dans la bataille électorale à la place du président sortant, il a répondu: "tout cela je l'entends, vous pensez que je vais rajouter par mes mots, par mes commentaires à la crise?". Ce qui ne l'a pas empêché quelques minutes plus tard de rendre hommage au chef de l’État mais en parlant de lui au passé: "je pense qu'on a besoin de celui ou de celle qui donne le cap et qui incarne cette autorité, je pense que François Hollande l'a incarnée dans les moments (...) où l'essentiel de la France était en jeu". Autre signe d'une certaine distance prise avec le chef de l’État, il a estimé que la ministre de l'Environnement Ségolène Royal affaiblissait la parole de l’État en continuant d'exprimer son opposition à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
N'oubliant pas d'écorner la droite dont il estime que les propositions économiques et sociales "ne rencontreront jamais l'adhésion des Français", M. Valls a évoqué des "moments périlleux" pour la gauche. "Notre responsabilité collective, c'est de réfléchir à cette situation et de trouver, bien sûr, la bonne solution", a-t-il encore estimé. De fait, alors qu'une nouvelle étude montre que le président ne satisfait que 4% des Français (70% sont insatisfaits, 26% ni l'un ni l'autre), le très proche de François Hollande Stéphane Le Foll s'est montré très abattu mercredi: "si vous parlez de la courbe du désamour, c'est pas une courbe, on est au plus bas", a-t-il lâché sur le plateau de France 2.
Reste qu'une éventuelle candidature de Manuel Valls n'apparaît pas comme une alternative magique pour la gauche à la présidentielle au vu de récents sondages. Il ne ferait pas mieux que François Hollande au 1er tour (13,5%) face à Alain Juppé (36%) et serait devancé par Jean-Luc Mélenchon (14,5%), constate une étude menée par Ifop-Fiducial. De même, un sondage Kantar Sofres-Onepoint publié mercredi montre qu'une candidature du chef du gouvernement ne séduit pas davantage les Français qu'une candidature de M. Hollande.
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