Présidentielle : Montebourg lance son "appel" et avance ses pions

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 mai 2016 - 17:33
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Arnaud Montebourg au Mont Beuvray.
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©Philippe Desmazes/AFP
Montebourg était entouré d'environ 200 personnes, dont des députés frondeurs.
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L'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a avancé lundi ses pions pour la présidentielle de 2017 en lançant au mont Beuvray un "appel" pour "proposer dans les mois qui viennent de construire un grand projet alternatif pour la France".

Sans faire officiellement acte de candidature à la présidentielle de 2017, Arnaud Montebourg a fait un pas de plus vers cette échéance ce lundi 16 , en lançant "un appel depuis ce mont Beuvray" (Saône-et-Loire), qu'il gravit chaque lundi de Pentecôte depuis 2004, "aux économistes, aux entrepreneurs et aux syndicalistes, aux innovateurs, aux chercheurs et aux créateurs, aux scientifiques et aux artistes, et tout simplement aux Français qui souhaitent peser sur le destin de notre Nation et de notre continent".

L'ex-ministre reconverti en "entrepreneur" a adressé cette nouvelle carte postale dans le décor bucolique des collines du Morvan, quelques jours après le passage en force du gouvernement, qui a recouru au 49-3 pour faire adopter en première lecture à l'Assemblée nationale le projet de loi Travail, combattu par une partie de la gauche.

M. Montebourg était entouré d'environ 200 personnes dont sa compagne, l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti, et plusieurs députés socialistes frondeurs, dont leur chef de file Christian Paul ainsi que des députés Laurent Baumel, Patrice Prat et Philippe Baumel.

"Ce projet devra affronter et traiter les problèmes que la classe dirigeante de droite et de gauche esquive depuis des décennies et apporter des solutions nouvelles (...) ce projet devra tenter de réconcilier, réunifier les deux France: la France qui va bien et la France qui va mal", a insisté l'ancien député de Saône-et-Loire dans son discours d'une demi-heure, sous un temps ensoleillé.

Le 8 mai, il avait affirmé qu'il prendrait ses "responsabilités", "s'il y (avait) des responsabilités à prendre" par rapport à la présidentielle mais qu'une telle décision, "difficile à prendre", ne se prenait "pas un an avant une telle échéance".

Dans le train vers le Morvan lundi matin, le député Laurent Baumel décryptait : Arnaud Montebourg vise à "planter un décor qui montrera qu'il est disponible, déterminé à avancer". Ce sera la "première étape d'une longue marche", ajoutait aussi le conseiller régional François Kalfon.

Une stratégie que ne goûte guère Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, craignant lundi le "trouble" provoqué par les "messages subliminaux et codés". En jeu, "voir comment le pas qu'il va franchir sera reçu", estimait déjà il y a quelques jours M. Baumel. Un livre-programme est annoncé pour septembre.

M. Montebourg dispose de troupes encore clairsemées, même si les frondeurs sont galvanisés par leur combat contre la loi travail et leur tentative presque victorieuse (à deux voix près) de déposer à l'Assemblée une motion de censure de gauche contre le gouvernement. Il se retrouve concurrencé par d'autres ex-ministres, comme son successeur à Bercy Emmanuel Macron, qui vient de lancer son mouvement "En marche!".

L'ancien ministre de l'Education Benoît Hamon, qui avait dû quitter le gouvernement en même temps que Montebourg après leur coup d'éclat d'août 2014 à Frangy-en-Bresse, se dit aujourd'hui "intéressé" par une candidature de l'écologiste Nicolas Hulot, après avoir indiqué qu'il pourrait être "sur la ligne de départ" d'une primaire.

"Je vais écouter avec intérêt", avait de son côté déclaré dimanche le secrétaire d'Etat Thierry Mandon, qui avait soutenu "son ami" pendant la primaire socialiste de 2011. L'aubryste Jean-Marc Germain s'est montré lundi sur BFMTV ouvert à l'éventuelle candidature de M. Montebourg.

A l'issue de son discours, l'ex-ministre à la marinière a une nouvelle fois plaidé, devant la presse, en faveur d'une primaire à gauche, comme le prévoient les statuts du parti. Un conseil national du PS tranchera la question le 3 juin.

"Il n'y aura pas de primaire", évacue un ministre influent, qui ne "croit pas qu'une gauche socialiste alternative puisse se structurer si Hollande est candidat". "Les appareils vont enterrer la primaire mais en mettant des offres politiques dans la balance, je n'exclus pas qu'elle s'impose", répliquait Laurent Baumel.

 

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