Prières de rue à Clichy : après l'impressionnante bousculade, des responsables musulmans portent plainte
Les tensions ne semblent pas s'apaiser. Quelques jours après le rassemblement d'élus contre les prières de rue, qui s'est déroulé vendredi 10 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), l'Union des associations musulmanes de la ville (UAMC) a annoncé qu’elle entendait déposer plainte contre X pour violence aggravée.
Ce jour-là, une centaine d'élus en écharpe tricolore avaient tenté d'empêcher des fidèles musulmans de faire leur prière dans la rue. Comme tous les vendredis depuis le mois de mars, ces derniers protestaient aussi contre la fermeture de leur lieu de culte en centre-ville, accusant le maire de ne pas leur proposer de "terrain adapté avec option d'achat" pour qu'ils puissent y construire un nouveau local. Mais comme le montrent certaines vidéos postées sur les réseaux sociaux, le rassemblement avait dégénéré: une impressionnante bousculade avait eu lieu entre les élus de droite et les quelques 200 fidèles.
Outre la plainte pour violence aggravée, l'Union des associations musulmanes de la ville souhaite également en déposer une contre le maire de la commune, Rémi Muzeau, pour diffamation et incitation à la haine raciale. Elle lui reproche d'avoir porté des accusations graves à l'encontre des musulmans dans les médias, comme par exemple dans les pages de France-Soir.
"Il y a eu des prêches en arabe, des prêches avec des appels au meurtre. Il y a eu aussi des documents qui ont été mis dans la rue, qu'on a récupérés, avec des phrases terribles où on disait +si vous rencontrez un juif, tuez-le+, j'ai les documents", avait-il aussi assuré sur la chaîne de télévision LCI provoquant selon l'UAMC "un sentiment de haine et de crainte envers la communauté musulmane".
De son côté, la Licra (la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) a également réagi à ses propos en lui demandant, par le biais d'un communiqué, d'apporter des preuves en transmettant ces tracts "immédiatement à la justice, conformément aux obligations qui lui incombent au titre des dispositions de l’article 40 du code de procédure pénale".
Pour l'organisme, ses accusations sont d'une extrême gravité: "Dans le climat que nous traversons et dans le contexte du procès de l’affaire Merah, ces faits, à les supposer établis, sont particulièrement graves et doivent appeler une réponse pénale ferme".
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