Primaire de la droite : derrière la dynamique de François Fillon, la patte de Patrick Stefanini

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 novembre 2016 - 17:59
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Patrick Stefanini, directeur de la campagne de François Fillon.
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©Patrick Kovarick/AFP
Patrick Stefanini était déjà présent pour la victoire de Jacques Chirac en 1995.
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François Fillon doit beaucoup à Patrick Stefanini, son directeur de campagne. L'homme, qui épaulait déjà Jacques Chirac en 1995, a une réputation de collaborateur fidèle et enchaîne les campagnes victorieuses.

Patrick Stefanini, 63 ans, directeur de campagne de François Fillon, est l'homme des missions difficiles: cet ancien préfet, énarque d'apparence austère et réputé pour sa loyauté, a largement contribué en 1995 à la victoire à la présidentielle de Jacques Chirac, qui lui aussi revenait de loin.

"Dans une élection, il y a toujours une surprise!": en prononçant cette phrase devant l'AFP, en juillet, quand son champion était à la peine dans les sondages, Patrick Stefanini ne croyait pas si bien dire. Le succès éclatant de l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy au premier tour de la primaire valide sa stratégie, à confirmer toutefois au second tour, dimanche.

Par quels états d'âme est passé ce chiraquien de la première heure, longtemps proche collaborateur d'un Alain Juppé rival de son actuel champion? Comme lui, en janvier 2004, il fut condamné dans l'affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris. D'une grande discrétion, celui qui a conseillé Juppé au RPR avant d'être son directeur adjoint de cabinet à Matignon et que tout le monde dit "très respectueux" de ses chefs ne s'est pas épanché.

L'ancien préfet de Gironde, un poste qui le rapprochait encore du maire de Bordeaux, avait pourtant demandé à M. Juppé, après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, s'il serait candidat à la présidentielle de 2017. Il n'avait pas eu de réponse. Il prendra également soin de le prévenir quand Fillon lui demanda de diriger sa campagne. De son ancien mentor, il attendait peut être un geste pour le retenir... qui ne viendra pas.

Alors Patrick Stefanini fonce. Va pour Fillon, auquel il restera fidèle, dans les bons comme les mauvais moments. Il est l'un des rares à rester aux côtés du député de Paris, même quand celui-ci plafonne à 8 ou 10% dans les sondages, parfois quatrième homme derrière Bruno Le Maire.

"Fillon est cannibalisé par Juppé", affirmait-il l'été dernier, alors que le maire de Bordeaux était le grand favori de cette compétition inédite à droite. "Fillon est en forme, bien dans sa tête", martelait-il pour signifier que son candidat ne se souciait pas des sondages. "Quelle est leur crédibilité, alors que personne ne connaît le corps électoral?", s'interrogeait-il.

Stefanini se méfiait de Juppé, moins de Sarkozy, "l'homme des situations d'urgence car il a le verbe haut, mais paraissant agressif et décalé en situation +normale+". L'ancien préfet écrit le calendrier de campagne de Fillon: nombreux meetings en province et à Paris, visites d'usines, de fermes agricoles, rencontres avec des décideurs économiques ou de simples Français. Un planning autorisant Fillon à dire que son programme a été préparé au plus près des Français.

Quand son candidat est accusé d'avoir demandé à l'Elysée d'accélérer les procédures judiciaires contre Sarkozy, Stefanini le défend avec conviction. "C'est une machination, François Hollande veut la peau de Fillon", affirme-t-il à des journalistes.

Après avoir dirigé la campagne victorieuse de Valérie Pécresse aux régionales, en décembre 2015, Stefanini est à présent directeur général des services de l'Ile-de-France. Mais n'en a pas oublié son candidat pour autant, comme l'illustre sa présence vendredi au dernier meeting de Fillon, Porte de Versailles.

Autant cet homme, grand et voûté, portant des lunettes et une couronne de cheveux blonds autour d'une large calvitie, est doué pour faire gagner ses poulains, autant lui-même n'a jamais réussi à se faire élire.

Ses tentatives sont une succession d'échecs: il est battu à l'élection municipale de Nice en 1995, battu dans la 18e circonscription de Paris en 1997, où il avait tenté, à la faveur de la dissolution, de s'implanter dans le fief de Juppé, encore battu en 2002 dans la 17e de Paris.

Patrick Stefanini est marié à une ancienne journaliste. 

 

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