Primaire de la droite : le principe d'allocation unique, principale différence entre Fillon et Juppé sur la protection sociale
"L’assistance est un droit mais l’assistanat est un piège" a lancé François Fillon lors d’un meeting à Boulogne-Billancourt le 7 juin dernier. Pour l’ancien Premier ministre dont la position radicale a séduit au premier tour de la primaire de la droite (44%, largement en tête devant Alain Juppé),"on ne peut avoir la meilleure santé du monde, l’école gratuite pour tous, une protection sociale pour chacun, sans réformer radicalement notre système et sans se retrousser les manches".
Et sa mesure phare dans le domaine de la protection sociale a un nom:"allocation sociale unique". Le principe? Fusionner dans une même prestation sociale le Revenu de solidarité active (RSA), l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), la prime d’activité et les diverses allocations logement. Le système permet selon François Fillon une plus grande simplicité et un meilleur contrôle des dépenses, avec en ligne de mire une valeur cardinale: que le montant versé ne dépasse pas "les revenus du travail".
Concrètement, combien cela représentera-t-il? Le nouveau favori de l’élection n’a pas dévoilé de montant. Un indice peut-être: Nicolas Sarkozy, le grand perdant du premier tour, plaidait pour "une allocation nationale sociale unique gérée par l'État" avec comme condition "que jamais une personne qui bénéficie d'assistanat puisse gagner plus que 75% du SMIC" . Soit 846,97 euros sur la base d’un Smic net à 1.129,29 euros. Nicolas Sarkozy a annoncé dès le soir de sa défaite son ralliement au député de Paris estimant que "les choix politiques de François Fillon sont plus proches" des siens.
Alain Juppé, lui, est également sur une position de principe où le travail se doit d’être plus rémunérateur que "l’assistanat". Il a d’ailleurs exprimé plusieurs propositions en ce sens comme le plafonnement des aides sociales et le retrait du RSA en cas de refus répétés d’un emploi ou d’une formation. Il a par contre clairement affirmé qu’il ne souhaitait pas de mesure de regroupement en une allocation unique des principales prestations de protection sociale. "Je ne suis pas favorable à une allocation unique parce qu'on n'arrivera jamais à mélanger l'allocation au logement, les allocations familiales et le RSA" explique-t-il.
A noter que, paradoxalement, c’est Alain Juppé qui se distingue le plus de la gauche sur cette question. Certaines voix au PS, à commencer par celle de Manuel Valls, ont déjà laissé entendre qu’elles seraient favorables à une évolution vers un système d’allocation unique.
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