Primaire de la droite : l'électorat de Fillon est plus âgé et plus masculin que celui de Juppé
François Fillon a mobilisé dimanche un électorat plus masculin et plus âgé qu'Alain Juppé sur l'ensemble du territoire, pour imposer à droite l'image de celui qui "veut vraiment changer les choses" à l'occasion de la présidentielle 2017.
>Qui sont les électeurs de François Fillon?
L'électorat de la primaire à droite a été globalement le même à chacun des deux tours, selon les sondages réalisés à l'issue du vote. Les électeurs de François Fillon sont majoritairement des hommes (56%, selon Harris Interactive), mais plus de femmes ont voté pour lui qu'au 1er tour (+7 points). Les 65 ans et plus - essentiellement les retraités -, ont plus voté Fillon (41%) que Juppé (27%) dimanche, même si le vainqueur a réussi un score en retrait de six points dans cette catégorie par rapport au 1er tour.
Alain Juppé a rassemblé pour sa part un électorat plus jeune, le niveau d'éducation s'équilibrant entre les deux électorats. Enfin, les trois quarts des électeurs du second tour se disant proches de la gauche (environ 15% du total) ont voté Juppé, contre un quart Fillon, qui a fait le plein chez les sympathisants des Républicains (57% contre 28% pour Juppé, Harris).
>Les sarkozystes ont rallié Fillon -
Les électeurs de Nicolas Sarkozy du 1er tour se sont massivement reportés sur François Fillon au second, à plus de 70% selon les différentes enquêtes. Mais François Fillon a également attiré 59% des électeurs de Bruno Le Maire, ceux de Nathalie Kosciusko-Morizet optant majoritairement (61%, Opinionway) pour Alain Juppé, suivant ainsi les recommandations de leur candidate de 1er tour.
Par ailleurs, l'écrasante majorité des votants (70% et plus, Harris et Opinionway) a fait son choix dès l'annonce des résultats du 1er tour, voire avant qu'ils ne soient connus. Les électeurs ont clairement opté pour celui qui leur semblait le mieux placé pour l'emporter en 2017, sans attendre la campagne et le débat d'entre-deux-tours.
>Un maillage serré du territoire
François Fillon est arrivé en tête dimanche dans l'ensemble des départements français, à l'exception de la Gironde, de la Corrèze et de la Guyane. Il réalise ses meilleurs scores dans le Sud-Est, région réputée sarkozyste, avec 79% des voix dans le Var et 77% dans les Alpes maritimes, et bien sûr dans son fief de la Sarthe (87%), selon les chiffres de la commission d'organisation.
Alain Juppé limite les dégâts à Paris (45%), garde l'avantage en Gironde (62%), mais les scores de son adversaire traduisent un cadrillage serré du territoire depuis sa déclaration de candidature, en février 2013, qui lui a permis de mobiliser les militants dans les grandes villes comme les départements ruraux.
>Un vote d'adhésion
En quelques semaines, François Fillon a su mobiliser la droite autour de son programme. 62% des électeurs du second tour ont voté en fonction de son projet (Harris) et 60% "parce qu'il fait les meilleures propositions" (Opinionway). Pour Elabe, le vote Fillon a été un vote d'"adhésion" (79%), contrairement au vote Juppé qui s'est partagé entre "adhésion" (49%) et vote d'"opposition à l'autre candidat" (50%).
Pour une majorité des électeurs de la primaire, François Fillon est d'abord celui qui "veut vraiment changer les choses" (50%, Elabe). Un pourcentage équivalant (51%) voyait avant tout en Alain Juppé "les qualités nécessaires pour être président". La situation économique et l'emploi ont été la principale motivation des électeurs des deux candidats (52% et 53%). Devant "les dépenses publiques" (41%) pour les électeurs de Fillon et "la protection sociale et la santé" (43%) pour ceux de Juppé.
>Quelle image du candidat de la droite?
Pour quatre électeurs interrogés sur dix (Elabe), la personnalité de François Fillon a le plus compté au moment de voter. L'ex-Premier ministre est jugé plus "expérimenté", plus "compétent" et surtout plus "capable de réformer la France" (71% contre 32%) qu'Alain Juppé. Le maire de Bordeaux ne le devance sur aucun des 12 critères sur lesquels les électeurs étaient interrogés (honnête, dynamique, dit la vérité...). Enfin, les attaques du camp Juppé à l'encontre de François Fillon, notamment autour de l'IVG et de ses soutiens très à droite, n'ont "modifié" le vote que de 7% (Opinionway) des électeurs du second tour interrogés.
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