Primaire de la droite : les moments forts du premier débat télévisé
Entre attaques frontales, critiques virulentes de François Hollande ou avalanche de chiffres, le premier débat télévisé jeudi 13 entre les sept rivaux de la primaire de la droite des 20 et 27 novembre a connu plusieurs moments forts:
A TU ET A TOI, MAIS LA FETE A NICOLAS
"Nathalie", "Nicolas", "Bruno", "cher François"... Tutoiement de rigueur et ton policé mais des piques qui s'accumulent, en particulier à destination de l'ex-chef de l'Etat. L'une des plus vives attaques intervient dès les premières secondes.
Jean-François Copé dit avoir "espéré en la rupture que proposait Nicolas Sarkozy" en 2007, mais affirme que "cette rupture, on ne l'a pas faite" et "on a perdu en 2012". "On a gouverné ensemble", rétorque peu après un Nicolas Sarkozy au visage fermé.
Le duel entre les deux hommes ressurgit à plusieurs reprises mais c'est vers 23 heures sur l'islam qu'il atteint son paroxysme.
Cette fois, c'est Nicolas Sarkozy qui passe à l'offensive: "la loi sur la burqa, pardon Jean-François, ce n'est pas toi qui nous l'a imposée, et tu étais bien incapable d'imposer ni au Premier ministre ni au président de la République quoi que ce soit, pas plus hier qu'aujourd'hui".
Les autres candidats ne sont pas en reste, comme la seule femme du plateau Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s'en prend à l'ancien chef de l'Etat, qui a repris ses idées comme "tout le monde", notamment sur la fonction publique. "Le recyclage, ça marche pour les déchets, pas pour les idées", lâche-t-elle.
Malgré tout, lorsqu'on leur demande s'ils soutiendront le vainqueur, c'est sept fois oui.
POISSON SORT DU LOT
Le président du Parti chrétien-démocrate (PCD), l'"inconnu" de la primaire fait entendre une voix singulière. Placide, il se fait remarquer en reprochant notamment à son camp de n'avoir fait qu'"aménager des pauses, des parenthèses dans les projets que conduisait la gauche" quand elle était au pouvoir.
Il s'attache à apparaître comme le plus social des sept concurrents. Alors que les candidats enchaînent les critiques contre les syndicats, seul Poisson dit ainsi se méfier "beaucoup de ces attaques frontales contre les organisations syndicales".
Sa différence transparaît aussi sur le temps de travail. Face à des 35 heures critiquées par tous, il rappelle que les "salariés travaillent en moyenne 39h par semaine".
Il marque aussi sa différence en se disant "opposé à l'internement des fichés +S+ quel que soit le motif" et en refusant une République qui "entrerait dans une logique du vêtement", sur le burkini notamment.
Le député socialiste Christophe Castaner le remercie sur Twitter de "rehausser le niveau": "il n'a pas la technique et la ruse de ses collègues... mais il a un cerveau".
LE PAVE DES AFFAIRES
La tension monte d'un cran sur le plateau et les visages se crispent lorsque vers 22h30, le débat glisse vers les affaires pendant environ un quart d'heure.
A Le Maire qui propose qu'on publie le casier judiciaire de tout candidat, Juppé répond que son casier est à sa "disposition". Il évoque sa condamnation pour prise illégale d'intérêt en 2004 et affirme que si les Français estiment que sa faute le "disqualifie", ils ne l'éliront pas.
Sarkozy, mis en cause dans l'affaire Bygmalion, prend un air grave et souligne que son casier judiciaire est "vierge" après 37 ans de vie politique: "est-ce que vous pensez que si j'avais quoi que ce soit à me reprocher, je me lancerais dans cette nouvelle campagne?".
Copé clame à nouveau son "innocence totale" dans l'affaire Bygmalion.
HOLLANDE LES RASSEMBLE
Les confidences de François Hollande dans le livre Un président ne devrait pas dire ça... publié jeudi 13 donnent l'occasion aux candidats de la droite de trouver un vrai terrain d'entente.
Sarkozy n'hésite pas à demander "jusqu'où" le président actuel va "salir et détruire la fonction présidentielle", étrillant ses propos sur "les pauvres +sans-dents+, les sportifs +décérébrés+, les magistrats +lâches+".
Fillon tance un président "non seulement inefficace et incompétent", mais "en plus un manipulateur". Dans le même livre, l'actuel locataire de l'Elysée a confirmé que Fillon avait demandé d'accélérer les procédures judiciaires en cours contre Sarkozy. "Jamais", jure Fillon.
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