Primaire de la droite : quelles dispositions pour lutter contre les fraudes ?
Ne pas revivre le psychodrame de la présidence de l'UMP en 2012, qui avait vu François Fillon et Jean-François Copé s'affronter dans un duel à mort entaché d'accusations de fraudes électorales réciproques. C'est ce que veulent les candidats de la primaire de la droite qui aura lieu le 20 et le 27 novembre. A cette fin, la commission d'organisation de la primaire a interdit les produrations. Mais les équipes des candidats elles-mêmes ont pris le problème à bras-le-corps.
Et le premier à mettre en garde contre les risques de fraudes n'est autre que François Fillon. "Un bon millier de bureaux de vote (sur un peu plus de 10.000, NDLR) sont à risques" a expliqué un de ses lieutenants. Le camp de l'ancien Premier ministre rejoint celui d'Alain Juppé au moment où il s'agit de désigner l'ennemi. Selon eux, le principal risque viendrait du fait que les militants sarkozystes fournissent l'essentiel du contingent de Républicains bénévoles chargés de tenir les bureaux de vote.
Un accord a même été passé entre les deux courants pour s’assurer qu’il y ait un représentant de l'un ou l'autre ancien Premier ministre dans chacun des quelques 10.228 bureaux de vote.
Chez les sarkozystes, on juge que les équipes de concurrents sont justes fébriles. Comme l'a expliqué Gérald Darmanin, un des porte-paroles de Nicolas Sarkozy, au micro d'Europe 1: "on ne va quand même pas reprocher à Nicolas Sarkozy d'avoir un soutien populaire extrêmement fort et d'avoir été le seul à être capable de mettre dans chacun des 10.000 bureaux de vote un représentant".
Traumatisée par 2012, l’équipe de campagne de François Fillon est allée jusqu'à préparer un mémento à destination de ses troupes pour leur apprendre à débusquer les irrégularités. La liste des précautions à prendre est longue. Elles mettent en garde contre l'ajout de noms en bas des listes d'émargement, la "présentation de copies de pièces d'identité pour voter", des "feuilles d'émargement non disponibles au bureau de vote à 11h", un "temps d'attente pouvant durer 3 à 4 heures pour voter puis pour émarger", des signatures "différentes de celle de la pièce d'identité". Et même le risque de mines de crayons à papiers glissées sous les ongles des assesseurs chargés du dépouillement pour invalider les bulletins (!).
Il est également demandé aux assesseurs de ne pas s'absenter au moment du déjeuner (une période jugée propice aux fraudes) et que les clés de l'urne soient confiés à deux militants de sensibilité différentes.
Une permanence juridique sera assurée au QG de François Fillon pour recenser les alertes des assesseurs. Ambiance...
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.