Primaire à droite : Juppé fait le plein des soutiens avec les radicaux et l'UDI
Le Parti radical, plus vieux parti de France, a annoncé mercredi son soutien au maire de Bordeaux, qui prône le rassemblement de la droite et du centre depuis son entrée en campagne en août 2014. "On fera campagne avec Alain", a affirmé le président du parti, Laurent Hénart, maire de Nancy, pour qui l'ancien Premier ministre est le plus à même de "garantir l'alternance" et "de battre les extrémistes de droite comme de gauche".
Jean-Christophe Lagarde, qui avait semé le trouble début septembre en tendant la main à Emmanuel Macron, appelle lui aussi désormais les centristes à voter "massivement" à la primaire en faveur du maire de Bordeaux.
Dans une tribune publiée jeudi dans Le Monde, cosignée par 600 élus UDI dont 46 parlementaires, il annonce en effet officiellement son soutien à Alain Juppé, qui "incarne la force de l’optimisme nécessaire à toute évolution, la force du mouvement, de la réconciliation et du courage".
Faisant le pari d'une primaire qui se joue au centre, contrairement à Nicolas Sarkozy qui mise sur un électorat plus à droite, l'ancien Premier ministre a tout intérêt à avoir le maximum de centristes à ses côtés, autant de relais susceptibles de mobiliser les électeurs en vue du scrutin du 20 et 27 novembre.
Le patron des députés UDI, Philippe Vigier, avait officialisé son soutien la semaine dernière. Le fils de l'ancien président VGE, l'ancien député Louis Giscard d'Estaing, l'a fait lundi. Signe que la galaxie centriste s'agite, toute l'ex-famille UDF s'est réunie la semaine dernière dans les salons du Sénat autour de VGE, 91 ans, pour parler d'Europe. "Soirée vintage", glissait un convive à un autre... Des ralliements à mettre en parallèle avec la volonté des centristes de retrouver enfin un grand groupe parlementaire. "Un groupe central puissant", selon les mots de M. Vigier.
Des parlementaires de l'UDI -l'Union des démocrates et indépendants créée par Jean-Louis Borloo à l'automne 2012 et qui regroupe le Parti radical, le Nouveau Centre, la Force européenne démocrate, l'Alliance centriste et des adhérents directs- ont déjà choisi Alain Juppé depuis plusieurs mois, comme Charles de Courson.
La FED de Jean-Christophe Lagarde, actuel président de l'UDI, a décidé mardi soir de soutenir Alain Juppé. "Il correspond au plus près à ce que peuvent ressentir les centristes", a expliqué à l'AFP le sénateur Hervé Marseille, président de la FED.
En mars, l'UDI avait décidé en congrès de ne pas participer à la primaire, c'est-à-dire de ne pas présenter de candidat centriste. En cause: l'absence d'accord avec Les Républicains sur une plateforme commune et des investitures aux législatives. Depuis, le parti a évolué. Quelques centristes font néanmoins bande à part.
Maurice Leroy a décidé de soutenir Nicolas Sarkozy. "Leroy, c'est un peu court" pour Sarkozy, commente un élu, qui juge par ailleurs que l'ancien chef de l’État a "pris un chemin trop à droite" depuis son entrée en campagne.
Jean-Christophe Lagarde a sévèrement critiqué le débat sur l'identité nationale et relève aussi que le parti créé par Jean-Louis Borloo, initiateur du Grenelle de l'environnement, peut difficilement suivre les déclarations polémiques de l'ex-chef de l’État sur le climat.
"A 90%, les représentants de cette famille politique sont rassemblés pour aider Alain Juppé s'il réussit à gagner la primaire", résumait récemment François Bayrou, le président du MoDem. Maurice Leroy a jugé "surprenant" le ralliement de Jean-Christophe Lagarde à Alain Juppé. "Alain Juppé gagnant, c'est le retour de François Bayrou et la mainmise de François Bayrou sur le centre. M. Lagarde devrait y réfléchir", a-t-il prévenu.
Quelques centristes ont par ailleurs fait le choix de Bruno Le Maire, comme Hervé Morin, le président de la région Normandie et président du Nouveau Centre, ou encore Yves Jégo, député de Seine-et-Marne.
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