Primaire à droite : les 5 moments forts du 2e débat entre des candidats à couteaux tirés
Cinq temps forts du deuxième débat de la primaire à droite avant le scrutin des 20 et 27 novembre, dans la salle Wagram, à Paris, qui a abrité des matches de boxe:
> Piques et piques et méchancetés
Tir groupé sur la question des migrants dès le début du débat, contre l'accord du Touquet signé en 2003 par Nicolas Sarkozy. Tous plaident pour le renégocier, Jean-François Copé évoquant notamment un "énorme échec". Piqué, Sarkozy rétorque sur un ton professoral: "ce n'était pas l'accord du Touquet, mais l'accord de Canterbury... On n'est pas obligé de bien connaître le dossier".
Peu après, interrogé sur le sens même des candidatures contre lui, l'ex-président glisse qu'aucun de ses adversaires ne l’a "supplié de quitter le gouvernement, tous ont été loyaux". Et à Bruno Le Maire qui lui rappelle sa promesse de se retirer de la vie politique en 2012, il lance: "commence d'abord par être élu!".
S'ensuit un échange d'amabilités avec Nathalie Kosciusko-Morizet: "Je ne suis pas sûr de le refaire, mais je ne regrette pas ta nomination". "Tu n'auras pas l'occasion!", le coupe l'ex-ministre. Parmi les autres piques visant Sarkozy, celle de Copé grinçant qu'"il n'y a pas d'un côté ceux qui savent, de l'autre côté ceux qui sont là pour prendre des cours".
> Moi président...
Le Maire souligne ne pas vouloir "prendre une revanche sur qui que ce soit" ou vouloir "ajouter un dernier titre à une longue carrière ministérielle". NKM ne veut "pas gesticuler avec l'actualité". Alain Juppé assure ne pas se présenter "contre Nicolas Sarkozy" mais "contre le FN et contre le président sortant", tandis que François Fillon veut "une présidence digne" et être "le contraire" de François Hollande qui a "abaissé la fonction".
Jean-Frédéric Poisson voit le chef de l’Etat comme "celui qui fixe le cap et le rythme", au-dessus de la mêlée. Copé juge "que la France ne peut plus avoir un président versatile", en référence à Hollande, mais aussi à ses prédécesseurs. Sarkozy balaye les arguments de ses concurrents et assure qu'on ne se prépare à la fonction "qu'en la connaissant". "Nous sommes six à l'avoir exercée depuis 1958", dit-il, annonçant que s'il était élu, il ne se représenterait pas en 2022.
> Poisson sous l'eau, NKM émerge, Le Maire plus coulant
Le président du Parti chrétien-démocrate (PCD), qui avait percé lors du premier débat, n'a pas transformé l'essai. Premier à s'exprimer, l'"inconnu" de la primaire a paru un peu effacé. Il provoque des sourires chez ses rivaux en disant être allé deux fois voir Bachar al-Assad pour savoir si "oui ou non", il était sur le départ.
Bruno Le Maire, recravaté, a eu l'air moins emprunté, se présentant comme un "visage neuf", alternative aux "visages connus depuis 30 ou 40 ans". "Les derniers seront les premiers", a-t-il prophétisé.
NKM, au centre du plateau, s'est montrée pugnace, osant porter des coups jusqu'à l'ancien président. Se faisant la défenseure de la parité, elle s'est présentée comme un "antidote" contre le FN, appelant les Français à lui "donner de la force".
> L'obsession Bayrou
François Bayrou, qui soutient Juppé, s'est trouvé au centre d'un long échange, Sarkozy martelant son hostilité à un accord avec le centriste. Mais "je ne lui ai rien promis", a assuré Juppé, tout en se disant "très surpris par cette fixation sur le cas de François Baroin... Bayrou". Ce lapsus sur le sénateur-maire sarkozyste de Troyes a fait rire l'assistance.
"Je trouve très surprenant tout le temps que nous consacrons à François Bayrou", a enchaîné Bruno Le Maire, suivi par François Fillon: "6 millions de chômeurs, 100% de dette, le totalitarisme islamique à nos portes" et la question "majeure" de la primaire, "c'est le maire de Pau?"
> Hollande, mais pourquoi en parler?
Invité à dire ce qu'ils feraient en cas de duel Hollande-Le Pen au second tour, Sarkozy réaffirme qu'il n'accepterait "jamais que Mme Le Pen s'installe dans le fauteuil du président". Fillon ne voterait ni pour l'un ni pour l'autre. "Hypothèse absurde" pour Le Maire, parce qu'il faudrait que la droite ait été "très très, très mauvais(e)", Juppé étant sur la même ligne, ne voyant pas ce scénario se produire "sauf si nous faisons les imbéciles".
Se demandant comment les candidats se sont mis dans une telle "panade" en répondant "à une question qui ne se posera jamais", Copé sourit: "Moi, je fais des erreurs sur le prix du pain au chocolat, mais enfin chacun fait les siennes".
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